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Fusion Racing-Stade Français: réactions en cascade

L'annonce à la surprise générale du projet de fusion, dès la saison prochaine,entre le Stade Français, club de la ville, et le Racing 92, n'a pas manqué de provoquer de très vives et très critiques réactions.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti, les frères ennemis du RCT et du Racing (GERARD JULIEN / AFP)

La Fédération Française de Rugby s'est dite lundi soir "choquée d'apprendre par voie de presse le projet amenant à la disparition d'un des deux plus grands clubs de rugby français", ajoutant dans un communiqué être également "très étonnée" d'apprendre "la prétendue création d'un nouveau club sans qu'elle n'ait jamais été consultée. Devant l'inquiétude soulevée par cette annonce, Bernard Laporte, président de la FFR, délégataire de sa mission de service public, tient à rappeler que la FFR suivra avec la plus grande attention ce dossier". La FFR fait également savoir qu'elle sera vigilante sur trois points: "la protection" des salariés des deux clubs, "l'intégralité des cadres réglementaire et juridique" et "l'intérêt supérieur du rugby".Elle annonce par ailleurs qu'à la demande des joueurs du Stade Français, elle les rencontrera mardi après-midi.,

Anne Hidalgo (maire de Paris)  dit avoir appris le projet "quelques minutes avant la presse", Elle "déplore le fait que les collectivités, les partenaires et les joueurs n'aient pas été associés à cette réflexion" "ll est légitime que ces clubs réfléchissent à leur avenir et à leur rayonnement en France et en Europe, mais leurs dirigeants ne doivent pas oublier que ces clubs ont aussi un ancrage local fort, que leur développement et leur réussite sont intimement liés aux villes qui les accueillent, aux supporters qui les soutiennent, et que le Stade Français a en cela une responsabilité particulière vis-à-vis de Paris", Le Stade Français dispute ses matches au stade Jean-Bouin, qui abrite également le siège du club. Un stade "entièrement rénové par la Ville de Paris sous la précédente mandature pour assurer aux joueurs les meilleures conditions d'entraînement et de match. Cette fusion ne doit pas tirer un trait sur tout cela", prévient la mairie, qui rappelle que la municipalité verse 800.000 euros de subvention annuelle au club. 

Mourad Boudjellal (Président du RC.Toulon): "Je n'ai pas de légitimité pour commenter une opération commerciale, le rachat du Stade Français par le Racing, parce que c'est bien un rachat, c'est juste rhabillé en fusion, a expliqué le patron du RCT. C'est un échange d'argent et c'est Savare (président du Stade Français qui touche". "Pourquoi l'annoncer aujourd'hui? Où est l'équité sportive", a-t-il également demandé, regrettant que le retrait programmé du Stade Français offre le maintien au 13e du Top 14 . "La prochaine journée nous on va à Grenoble qui était quasiment relégué et va se battre pour son maintien et Castres, un concurrent, reçoit le Stade Français qui n'a plus rien à jouer", a ajouté Boudjellal. Il a également déploré les licenciements que va entraîner cette opération, "car il n'y aura pas deux standardistes, deux directeurs financiers, etc. On est entré dans le rugby du grand capitalisme, où l'humain passe après l'argent", a-t-il ajouté. Interrogé sur la potentielle popularité d'un seul grand club parisien au lieu de deux, Boudjellal a répondu qu'"un stade vide plus un stade vide ça fera peut-être  un stade à moitié vide..."

Pierre-Yves Revol (Président de Castres): "Cela ne modifiera pas grand chose pour les autres clubs du Top 14. Je ne pense pas que cela change l'économie générale du Top 14 grâce au salary cap notamment", Et "franchement, je me félicite encore un peu plus d'avoir mis en place comme président de la Ligue (de 2008 à 2012, ndlr) le salary cap lorsque j'observe la puissance de ces deux poids lourds", déclare le président castrais. Sur le plan sportif, "on peut imaginer qu'on aura une équipe parisienne qui fera partie chaque année des favoris pour postuler aux phases finales", a encore souligné M. Revol. Interrogé sur les raisons qui ont poussé les deux clubs à fusionner, le président du CO a notamment évoqué le public limité des deux formations et les sommes investies par le président du Stade Français Thomas Savare dans son club. "Je suis un simple observateur mais ce que je constate lors que l'on se déplace, c'est que leurs stades sont rarement pleins. Il y a de la place pour un public événementiel (à Paris) mais y en a-t-il pour un public récurrent soutenant les deux clubs. C'est certainement un des éléments" de l'opération, a-t-il estimé. "L'actionnaire du Stade Français a certainement investi beaucoup d'argent et il est possible qu'il se projette différemment aujourd'hui dans une autre équation économique", a-t-il encore indiqué.

Yann Roubert (Président du LOU Rugby): "C'est une grosse surprise. Honnêtement, rien n'avait filtré. Ce rapprochement, qui paraissait improbable, va créer une super-puissance du rugby. Si on additionne les forces des deux clubs, qui sont les deux derniers champions de France, c'est impressionnant. A priori, cela devrait permettre au treizième du Top 14 de se maintenir. Tant mieux si cela permet de sauver Grenoble, pour de beaux derbies, ou un club du Pays Basque. En espérant évidemment que nous fassions le travail et que nous parvenions à nous maintenir sportivement, nous sauver sur le terrain. Nous ne monterons plus qu'une fois par saison à Paris au lieu de deux. Nous irons nous frotter à ce club avec envie et enthousiasme. Nous espérons évidemment que tout se passera au mieux pour les staffs et les joueurs.

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