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Coupes d'Europe de rugby : "On ne s'attendait pas à ça", explique le directeur général du Stade Français Thomas Lombard après la décision de l'EPCR

Mardi, l'EPCR a décidé que les rencontres des 2e journées de Champions Cup et Challenge Cup, reportées mi-décembre, ne seraient pas rejouées. Tous les matchs se soldent donc par des résultats nuls et vierges. 

Article rédigé par franceinfo: sport - Léo-Pol Platet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le directeur général du Stade français, Thomas Lombard, lors d'une conférence de presse le 30 juin 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

On savait les rencontres rugbystiques du creux de l'hiver moins prolifiques que les autres, mais cette 2e journée de Coupe d'Europe l'est particulièrement. Champions Cup et Challenge Cup confondues, cette journée accouche finalement de sept matchs nuls (0-0). Mais cette fois, les joueurs n'y sont pour rien. Alors que sept matchs de Champions Cup et Challenge Cup ont été reportés à cause du durcissement des restrictions concernant les déplacements entre la France et le Royaume-Uni, l'EPCR, instance organisatrice des compétitions, a livré mardi 11 janvier son verdict : ces rencontres de la 2e journée ne seront pas rejouées.

Une décision jugée arbitraire et qui fait grincer des dents du côté des clubs français. Le Stade Français notamment, qui fête cette saison son retour dans la reine des compétitions européennes, devait recevoir les Bears de Bristol. Après une première lourde défaite au Connacht (36-9), le club de la capitale perd donc de nouveaux points précieux dans l'optique de se qualifier en phase finale. Son directeur général, Thomas Lombard s'est exprimé auprès de franceinfo: sport.

Franceinfo: sport : Comment avez-vous accueilli cette annonce de l'EPCR ?

Thomas Lombard : Avec beaucoup de surprise. Je l'ai appris un peu avant parce qu'on a eu des réunions qui nous laissaient entendre cette décision. Quand les discussions ont eu lieu entre les clubs et l'EPCR, au mois de décembre concernant les risques de rester bloqués en Grande-Bretagne en fin d'année et qu'on a obtenu un report ferme des rencontres, on ne s'attendait pas à ça. Quelques semaines après, ce n'est plus un report mais des matchs nuls. Ce n'est plus tout à fait la même chose. Forcément cela engendre des conséquences sportives puisque c'est un match que l'on devait jouer à domicile, qu'on avait déjà perdu le premier match et qu'en Coupe d'Europe, on sait qu'un match perdu à domicile limite grandement les chances de qualification. En plus, cela a également des conséquences financières, tant sur la billetterie que sur nos prestations avec les partenaires. Ces pertes se chiffrent entre 300 000 et 400 000 euros.

Un report aurait-il été envisageable compte tenu du calendrier ?

Ce n'était pas à nous de faire cette proposition, c'était à l'EPCR de le faire quand ils ont accepté le report. Il y avait des possibilités en faisant évoluer le format des compétitions : en faisant des 8es de finale sur un match sec sur le terrain du mieux classé au lieu des matchs aller-retour, en faisant des reports pendant le Tournoi des Six Nations ou encore en semaine. C'est une décision qu'on aurait pu avoir ensemble.

Avec ces événements, c'est la troisième saison de suite que les coupes d'Europe sont chamboulées. Finalement cette année, que reste-t-il de la compétition alors que les deux premières journées ont été tant perturbées ?

Elle subit le Covid-19 de plein fouet. Personne n'est responsable au niveau de l'EPCR là-dessus. Ce qui est certain, c'est que les arbitrages entre défaites, nuls et incertitudes sur les journées sont compliqués. On nous dit : "Oui ok, on reporte mais non, finalement on ne reporte pas". C'est déjà une compétition qui est difficile à lire parce qu'elle se déroule sur un laps de temps large, là ça l'est encore plus. Je comprends qu'il y ait des situations qui font qu'on ne peut pas s'adapter, mais la compétition devient très dure à lire.

Après une lourde défaite puis un match nul (sans jouer), n'est-ce pas finalement tentant d'abandonner cette compétition pour se consacrer à 100 % sur l'objectif du maintien en Top 14 ?

On a besoin de jouer, on a eu des reports de match successifs et une équipe a besoin de rythme. On a besoin de garder et de trouver une certaine dynamique, des joueurs internationaux ont des matchs très importants. On essaie de se battre pour garder une compétition pour le rugby français et le rugby européen. Il faut comprendre qu'elle est dans une situation difficile, il faut qu'on se donne les moyens et qu'on garde cette compétition qui est importante. Il nous reste encore deux matchs, on va a Bristol et on reçoit le Connacht. D'ailleurs, Bristol compte déjà sept points, avec un nul et une victoire bonifiée, mais ils n'ont toujours pas joué le moindre match... (les deux premiers matchs de Bristol n'ont pas eu lieu en raison de cas de Covid : une victoire bonifiée et donc un match nul sur tapis vert ont été décidés). 

Dans cette situation incertaine, comment allez-vous préparer ce déplacement en Angleterre ?

On va tester nos joueurs demain (jeudi), on aura un premier état de la situation. Puis ensuite on avisera. Ce que l'on sait déjà, c'est que l'on devra respecter une quarantaine de 48 heures au retour à domicile. C'est pour cela que l'on fait l'aller-retour dans la journée.

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