Tournoi des Six Nations - Irlande-France : les trois duels clés d'un match au sommet
► Galthié – Farrell : le combat des sélectionneurs
Ce sont deux hommes de valeurs, mais bien différents dans leur approche du rugby. Tout semble opposer Fabien Galthié, l’esthète, et Andy Farrell, le conservateur. Le sélectionneur français, depuis son arrivée sur le banc de la sélection tricolore - bien aidé par Raphaël Ibañez et son staff -, le martèle depuis plus d’un an maintenant : c’est par le jeu que le XV de France retrouvera de sa superbe. Et force est de constater que depuis le précédent Tournoi, ça marche souvent. Que ce soit lors des Six Nations ou de la Coupe d’automne des nations, Galthié a déjà imposé sa patte en remettant le mouvement et la force de la jeunesse au cœur de son projet. Résultats ? Les Bleus ont retrouvé leur force de caractère, forts de plusieurs sorties de très haute volée, au point d’être à nouveau craints de tous.
D’ailleurs, l’Anglais Andy et père du capitaine de la Rose Owen Farrell, ne s’y trompe pas : "Ils sont parmi les favoris après ce qu'ils ont fait l'année dernière", admet le sélectionneur irlandais. "Ils ont une équipe formidable, pleine de talent. Ils jouent bien et savent s'appuyer sur leurs forces. Ils sont très dangereux et ont réussi à développer une forme de continuité. Je m'attends à ce qu'ils soient encore plus dangereux cette année." Sa façon à lui de laisser tranquille son XV du Trèfle qui, malgré la défaite au pays de Galles le week-end dernier, a encore prouvé qu’il serait bien difficile à battre ce dimanche à Dublin. Car en plus d’être attendus de pied ferme, l’enjeu est de taille pour Fabien Galthié et son équipe : les Bleus n’ont plus gagné en Irlande depuis dix ans ! Suffisant pour ajouter un peu de piment dans ce duel de sélectionneurs aux antipodes.
► Dulin – Keenan : le combat des arrières
Entre Brice Dulin et Hugo Keenan, c’est avant tout une histoire de jeu aux pieds. Dans un sport où le ballon circule de mains en mains, les deux arrières apportent cette touche primordiale qu’est devenue la justesse des coups de pied. Brice Dulin, 31 ans, qui se refait une santé depuis son arrivée à La Rochelle l’été dernier, est dans la forme de sa vie. Élu meilleur joueur de la dernière Coupe d’automne des nations par les fans, l’ancien Racingman a presque fait oublier l’éclosion d’Anthony Bouthier, tant ses qualités de relance, et ses accélérations fulgurantes sont efficaces, comme il l'a démontré en Italie pour inscrire un essai à la suite d'une relance qu'il a lui-même initiée.
Face à lui, Hugo Keenan, 24 ans, incarne à l’inverse le nouveau visage de l’Irlande. Surdoué, l’arrière du Munster n’est pas seulement un maître-tireur, son expérience en rugby à 7 (plus de 60 sélections, ndlr) lui a aussi appris à casser les lignes avec une redoutable agilité. Une chose est sûre, si Dulin veut ressortir gagnant de son duel avec Keenan, il lui faudra jouer au moins au même niveau que lors de ses précédentes sorties. Et rien que pour ça, ça promet.
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► Alldritt – Stander : le combat des troisièmes lignes
Historiquement, dans le Tournoi des Six Nations notamment, Français et Irlandais se sont distingués par leur générosité dans le combat. Aujourd’hui, Grégory Alldritt pour les Bleus, et CJ Stander pour le XV du Trèfle, représentent à merveille cette rivalité entre troisièmes lignes. Stander, à 31 ans, est une montagne qui ne se présente plus tant il a fait souffrir nombre de numéros 8 jeu au sol. Patron d’une troisième ligne irlandaise toujours aussi impériale, l’Irlandais d’origine sud-africaine ne rate jamais un grand événement. Même lorsque les siens sont en perdition comme le week-end dernier au pays de Galles - réduits à quatorze après l’expulsion de Peter O’Mahony (qui sera donc absent ce dimanche contre la France) -, CJ Stander s’est battu comme un véritable pitbull pour pousser les Gallois dans leurs retranchements.
Si rien ne semble lui résister, il devra tout de même se méfier du jeune Grégory Alldritt. Immense révélation du précédent Tournoi, le Rochelais, à seulement 23 ans, est insolent de maturité en plus d’être un guerrier au service des siens. Homme à tout faire des Bleus, celui qui a fait ses armes au FC Auch, en plus d’être un plaqueur redoutable, apporte souvent sa hargne en phase offensive, ayant déjà inscrit trois essais en onze apparitions dans les Six Nations. Nommé à trois reprises homme du match lors du Tournoi 2020, le Rochelais est l'une des pièces maîtresses des Bleus dans le combat et dans l'art de faire vivre le ballon en phase offensive. Entre CJ Stander et Grégory Alldritt, duel de "géants" en perspective...
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