Tournoi des Six Nations : cruelle défaite pour le XV de France contre l'Écosse
Ce choix de Brice Dulin lui trottera certainement longtemps dans la tête. Alors qu'il vient de récupérer un ballon importantissime après un intense temps de jeu écossais, l'arrière français n'a pas eu la lucidité de taper en touche pour conclure la rencontre et offrir, faute de mieux, la victoire aux Bleus. Il a finalement rendu une munition au XV du Chardon qui ne s'est pas fait prier pour crucifier les Tricolores au bout du bout sur un essai en coin de Duhan Van der Merwe (83e). La première victoire écossaise en France depuis 1999, quand le Tournoi ne comptait encore que cinq nations.
Un début de match compliqué
Avant cette issue cruelle, si frustrante, les Bleus n’ont pourtant pas été s loins de réaliser le contrat périlleux requis pour glaner un premier Tournoi depuis 2010 : une victoire bonifiée (quatre essais) d’au moins 21 points d’écart. Sous une pluie battante, qu’on n’oserait qualifier d’écossaise, les Bleus ont cru en leurs qualités, en leur capacité de résilience déjà étalée contre le pays de Galles la semaine dernière (32-30).
À la 48e minute, à la suite de l’essai magnifique initié par le talent de Virimi Vakatawa servant Damian Penaud qui s’en allait aplatir après un coup de pied pour lui-même, la France avait déjà fait la moitié du chemin (18-10).
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Pourtant, le début de match des partenaires de Charles Ollivon n’était en rien celui imaginé pour mettre rapidement la pression sur les Écossais. Malgré une défense agressive d’entrée dans les pas de Gaël Fickou et l’ouverture du score grâce à une pénalité de Romain Ntamack (3-0, 9e), les Français subissaient, acculés dans leur camp par le XV du Chardon. Les Tricolores multipliaient les fautes de main, pas aidés par un ballon glissant, à l’image de Brice Dulin. Duhan Van der Merwe récompensait la bonne entame des siens en inscrivant le premier essai du match (3-7, 19e).
Dominateurs en mêlée
La France n’a pas lâché pour autant, n’a pas paniqué après ce premier quart d'heure difficile. La stratégie était simple : tenter de construire sa victoire pas à pas en prenant les points à chaque opportunité. Romain Ntamack plantait trois nouveaux points à près de cinquante mètres des perches (6-10, 28e). La rencontre venait enfin de tourner à l’avantage des Français qui s’installaient petit à petit dans le camp écossais, grâce à l’apport de son paquet d’avants. Brice Dulin aplatissait justement le premier essai tricolore à la suite d’une mêlée dominée par ses coéquipiers (13-10, 36e).
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Finalement, le XV de France peut nourrir des regrets, ayant laissé échapper des opportunités de tuer le match. En fin de première période toujours, une touche vendangée à seulement cinq mètres de la ligne adverse alors que Stuart Hogg, l’arrière écossais, venait de quitter ses partenaires sur carton jaune, aurait pu permettre aux Français de repartir aux vestiaires avec une avance confortable. Le deuxième temps fort qui restera en tête, c’est ce coup de pied à contre-temps d’Antoine Dupont alors que la France enchaînait de nombreux temps de jeu. Le demi de mêlée a beau être l’un des meilleurs joueurs du monde, ce choix a coûté cher alors que là-encore les Bleus avaient l’occasion de prendre le large.
Au contraire, il a relancé un XV du Chardon orgueilleux. David Cherry permettait même aux siens de reprendre l’avantage au score sur un essai plein de réussite (18-20, 61e) avant que Swan Rebbadj, pour sa première titularisation, ne réponde dans la foulée (23-20, 66e).
Expulsé à moins de dix minutes du terme (71e) pour un coup de coude dans la gorge de Brice Dulin, Finn Russell a bien tenté, malgré lui, de relancer l’espoir des Français. Mais la tâche était trop ardue et le carton jaune de Baptiste Serin (73e) seulement deux minutes après son entrée sur le terrain n’arrangeait rien. L’Écosse a terminé sa rencontre comme elle l’avait commencée, en pilonnant l’en-but du XV de France avant de pousser Brice Dulin à la faute.
Si elle repart battue, l'équipe de Fabien Galthié a tout de même sauvé sa deuxième place du tournoi grâce au bonus défensif récolté. Si près mais finalement si loin. Il faudra attendre une année supplémentaire pour espérer voir les Bleus remporter un 26e Tournoi.
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