Tournoi des Six nations : "On ne s'attendait pas à une raclée comme ça", se réjouit Philippe Saint-André après la large victoire des Bleus face aux Anglais

"On ne s'attendait pas à une raclée comme ça", se réjouit samedi 11 mars 2023 sur franceinfo Philippe Saint-André, ancien sélectionneur du XV de France après l'humiliation infligée par les Bleus aux Anglais à Twickenham, l'antre du rugby anglais (53-10) dans le tournoi des Six nations. Pour l'entraîneur du Montpellier Hérault Rugby, les joueurs de Fabien Galthié ont été meilleurs dans tous les domaines. "On a été plus rapides, plus costauds, plus puissants. Après on a été supérieurs rugbystiquement, parce qu'on a mieux joué qu'eux. "Cette victoire est de "bon augure" se satisfait Philippe Saint-André à quelques mois de la Coupe du monde de rugby en France.

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franceinfo : Quelques heures après, est-ce que vous arrivez à croire à cette victoire des Bleus qui ont affligé la plus grosse défaite de l'histoire de l'Angleterre à domicile ?

Philippe Saint-André : "La victoire, on y croyait, on l'espérait. Ça faisait 18 ans qu'on n'avait pas gagné à Twickenham. Mais par contre, c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à une raclée comme ça car les Français sont passés sur les Anglais, par-dessus les Anglais pendant 80 minutes. Ce n'est jamais facile de gagner à Twickenham. Alors après, les Anglais sont une génération jeune, ils sont en pleine restructuration avec un nouvel entraîneur. Mais au rugby, dans un sport de combat collectif, recevoir est toujours un avantage important, et les Français ont été d'abord supérieurs physiquement. On a été plus rapides, plus costauds, plus puissants qu'eux. Après on a été supérieurs rugbystiquement, parce qu'on a mieux joué qu'eux. Et puis, au niveau de la stratégie, les Français ont été très bons, très efficaces. Les Anglais n'ont eu aucune structure, aucune réorganisation, et ils ont été complètement dominés par une très belle équipe de France."

Vous étiez présent Philippe Saint-André dans le stade à Londres. Qu'est-ce qui vous a le plus impressionné au plus près du terrain ?

Ce qui m'a impressionné, c'est qu'on a gagné 80 % environ des impacts. On a contesté énormément de ballons. On avait vu des Anglais vraiment désorganisés, sans solution. Ils sont à moitié dans un jeu qui est leur ADN, un jeu de conquête de ballons portés et d'occupation du terrain. Mais en sélectionnant Marcus Smith, qui est un feu follet et qui essaye de faire un hourra rugby, ils sont entre deux systèmes et ils avaient des problèmes à se retrouver face à des Français concentrés, appliqués très bien physiquement. Depuis plus de cinq ou six semaines, on a vu une équipe de France déterminée. On a vu une équipe de France très efficace. Et puis après, quand le score a été pris, on a eu aussi des essais splendides, dont cet essai de penaud sur un premier temps de jeu, sur une sur une touche avec des passes, avec de la profondeur, avec du timing. C'est de bon augure en vue d'une Coupe du monde. La France, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud se placent comme archi favori. On a mis un gros mal à la tête aux Anglais et il va falloir énormément de temps pour eux pour récupérer d'une défaite, de cette débâcle à domicile contre la France.

Cette victoire des Bleus avec ce niveau-là de rugby, cela fait regretter amèrement la défaite dans le tournoi face à l'Irlande (32-19). Le Grand Chelem n'était finalement pas si loin ?

Il faut être réaliste, les Irlandais avaient été meilleurs que nous, ils avaient été plus efficaces. Mais là, on a retrouvé une équipe de France conquérante. En mêlée, on les a mis en difficulté. On a dû faire 100 % en touche. On a bien défendu les ballons portés. On avait une ligne de trois quarts avec du talent, avec du flair, avec de l'expérience, avec aussi énormément de vitesse. Aujourd'hui, on a vu une équipe de France exceptionnelle, qui a fait exploser les Anglais à Twickenham et je n'avais jamais vu autant d'Anglais partir à dix minutes de la fin. Normalement, on entend les chants à Twickenham et c'est mauvais signe. On entendait plutôt des Anglais et des supporters qui partaient à dix minutes de la fin du match, dégoûtés par le résultat mais surtout par-là la performance que celle de l'équipe de France.