Le 20 mars 2010, le XV de France remportait le Tournoi des 6 Nations et réalisait le Grand Chelem
Un match pas comme les autres. Un Crunch. Un France-Angleterre devant plus de 80 000 spectateurs dans les travées du Stade de France. Ce soir du 20 mars 2010, l’affrontement entre Français et Anglais a une odeur particulière. Au bout des 80 minutes, le XV de France peut aller chercher le neuvième Grand Chelem de son histoire dans le Tournoi des Six Nations.
L’heure de la revanche
Mais la dernière marche à gravir pour l’équipe de Marc Lièvremont n’est pas une mince affaire. Le XV de la Rose reste sur quatre succès de rang face aux Bleus. Après un carton plein dans cette édition 2010, avec quatre victoires probantes en quatre matches, les Bleus veulent terminer le Tournoi en beauté. Et justement, quoi de mieux que de "taper" les Anglais à domicile pour rendre la fête encore plus belle ? "Je suis rancunier, il faut se servir du passé", insistait le troisième ligne Imanol Harinordoquy, cadre du XV du Coq, qui garde encore en mémoire la gifle reçue par ces mêmes Anglais lors du dernier Six Nations (34-10). Mais cette fois la tendance s'est inversée. Les Français sont certains de devenir les maîtres de l'hémisphère nord après la défaite de l’Irlande face à l’Ecosse, et les Anglais n’ont plus gagné depuis deux matches.
Orgueilleux, il est hors de question pour les joueurs de Martin Johnson d’offrir le Grand Chelem sur un plateau à leur meilleur ennemi. "On veut gâcher la fête, priver la France du Grand Chelem et réduire le Stade de France au silence", fanfaronnait Mike Tindall, le trois-quarts centre anglais. Face à eux, c’est une équipe de France plus que jamais en confiance et sûre de ses forces qui va battre le fer. Très en vue depuis le début de cette édition 2010, la charnière tricolore composée de Morgan Parra et François Trinh-Duc s’est montrée ultra efficace. Comme sa défense. Héroïque jusqu’au moment de la délivrance.
Ensemble, les joueurs du XV tricolore ont fait bloc pour repousser les assauts anglais. Pourtant lancés par un drop de Trinh-Duc à la quatrième minute de jeu, les Bleus ont été transpercés sur la remise en jeu, comme jamais ils ne l’ont été dans le Tournoi. En moins d’une minute, l’arrière Ben Foden est venu aplatir dans l’en-but tricolore en déboulant sur le côté gauche. Un essai qui restera le seul de ce choc. Si la France est loin du niveau affiché depuis février, elle sait encore faire déjouer son adversaire.
Victoire à l’anglaise
Remarquable en mêlée, le pack tricolore a marché sur son adversaire. Sous la pluie battante de Saint-Denis, les coéquipiers de Thierry Dusautoir ont construit une victoire à l’anglaise. Menés 7-3, ils ont poussé les joueurs d'Outre-Manche à la faute pour s'en remettre au pied du jeune Morgan Parra. Auteur de 61 points à l’issue du Tournoi, le Clermontois de 21 ans tape trois fois entre les poteaux en 15 minutes. Suffisant pour garder le XV de la Rose à distance. Si Johny Wilkinson est venu faire trembler le Stade de France en marquant sa pénalité à un peu plus de dix minutes de la fin (12-10), Yannick Jauzion a subtilisé l’ultime ballon dans les dernières secondes pour faire entrer son équipe dans l’histoire. Le long de la touche, Parra peut alors faire le ménage pour tirer en touche et libérer le public français.
Après 2004, une fois encore face aux Anglais, le XV de France exulte et réalise son neuvième Grand Chelem. Le troisième depuis 2000 et le passage du Tournoi à six équipes. Mené par leur capitaine Thierry Dusautoir, les Bleus peuvent fêter ça dignement car un tel moment se vit rarement deux fois dans une carrière. Pour preuve, ce titre reste le dernier en date remporté par l’équipe de France. En attendant peut-être octobre prochain pour voir les nouveaux Bleus soulever à leur tour la coupe, dix ans plus tard.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.