Finn Russell (Ecosse) – Sergio Parisse (Italie), les come-backs de l'espoir ?
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ? C’est à peu près ce qu’ont dû penser les Ecossais il y a deux semaines après s’être fait lessiver par des Français jusque-là bien pâles. Tout le contraire d’un XV du Chardon en pleine progression dans le jeu ces dernières années, depuis la Cuillère de bois de 2015. L'Ecosse a souffert de l’absence de Finn Russell, le joueur du Racing 92. Comme l’Italie avec Sergio Parisse. Le troisième ligne du Stade Français, n’était pas non plus du dernier match des siens contre l’Irlande. Et si les Italiens sont passés tout proche d’un exploit contre l’Irlande, nul doute que la présence de leur capitaine leur aurait apporté un surplus de confiance au moment de gérer la deuxième période avec l’avantage du score. A charge de revanches.
Sans son génial demi d’ouverture au Stade de France, l’Ecosse n’a pas ressemblé à cette formation dangereuse, capable de renverser l’Australie ou de perturber la Nouvelle-Zélande ces derniers mois. Face au Pays de Galles, les Ecossais vont tenter de retrouver l’équilibre avec un deuxième succès. Après deux années de rang en positif, un troisième revers avant même la dernière journée aurait des airs de régression pour les hommes de Greg Townsend. Il leur faudra réaliser un petit exploit face à la dernière équipe en lice pour le Grand Chelem dans cette édition 2019. Difficile à imaginer sans une grande prestation de Finn Russell.
Donner des maux de tête après la commotion
De retour de blessure après une absence suite à une commotion le 17 février dernier contre le Stade Toulousain, le demi d’ouverture sera l’atout offensif numéro un pour essayer de mettre à mal des Gallois sérieux depuis leur première période manquée contre la France en ouverture du VI Nations. Fantasque, créatif et très souvent inspiré, le joueur de 26 ans peut être l’étincelle qui fait exploser le Chardon, capable de vrais coups d’éclat offensif par séquences. Ne reste que ce manque de régularité pour faire des Ecossais de réels prétendants à un statut de favori. "Bien que l'on ait eu des bons moments dans nos matches, nous n'avons pas encore atteint ce niveau de qualité, de concentration pendant 80 minutes et joué à notre plein potentiel", l’a d’ailleurs confirmé Townsend.
Ce genre de match, l’Ecosse a déjà prouvé qu’elle en était capable, comme l’an passé dans pareille situation. Face à l’Angleterre, elle aussi venue à Murrayfield en étant invaincue, et était repartie châtiée 25-13 par Finn Russell, double passeur décisif, et des "Scotts" euphoriques. Ils n’avaient alors plus battus le XV de la Rose depuis 10 ans. Le bilan face au Pays de Galles n’est guère plus reluisant : 15 défaites lors de leurs 17 derniers affrontements. Le challenge n’en est que plus beau. "Nous avons relevé le défi ce jour-là et trouvé un moyen de gagner et je crois fermement que nous pouvons atteindre ce niveau de performance une fois de plus samedi" assure Townsend. Russell sera pour l’occasion associé non pas à l’habituel capitaine Craig Laidlaw, mis sur le banc pour amener son expérience mais par Ali Price, né en Angleterre.
Série noire
Même cause, mêmes conséquences pour Parisse ? C’est tout ce qu’espère l’Italie toujours fanny cette année. Pourtant, les Transalpins ont fait sérieusement douter l’Irlande il y a deux semaines à Rome. Les Azzuri ont mené jusqu’à la 50e minute avant de plier contre la formation au Trèfle. Ils avaient dû faire sans leur emblématique troisième ligne, lui aussi resté en tribunes à cause d’une commotion. Toute l’expérience du numéro 8 aurait pourtant fait un bien fou à une formation pleine d’envie mais encore verte dans les moments cruciaux. Ce ne sont pourtant pas ceux-là qui vont manquer contre l’Angleterre samedi (17h45).
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Calmés par les Gallois lors de la dernière journée, les Anglais restaient pourtant sur une véritable démonstration offensive (44-8) contre des Français aux abois. A Twickenham, l’Italie a tout d’une victime expiatoire. Mais Parisse et compagnie ne comptent pas traverser la Manche pour tendre la joue, surtout après être tombés les armes à la main il y a deux semaines. "Ça va être un grand défi, confirme le sélectionneur Conor O’Shea. On s’est bien entraîné cette semaine pour construire sur le travail accompli avant le match contre l’Irlande. Il faudra se focaliser sur nous-mêmes et les choses qu’on peut contrôler, pour essayer de jouer notre meilleur rugby." Il en va aussi d’une question d’honneur. L’Italie reste sur une triste série de 20 défaites dans le Tournoi des VI Nations.
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