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Ecosse-France : quatre choses à savoir sur le choc entre les Bleus et le XV du Chardon

Les Tricolores se déplacent à Edimbourg samedi pour la troisième journée du Tournoi des six nations.

Article rédigé par Justine Saint-Sevin, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
De gauche à droite, au premier plan : Damian Penaud, Grégory Alldritt et Antoine Dupont, lors d'un entraînement du XV de France, le 23 février 2022, à Paris. (FRANCK FIFE / AFP)

Elle est l’une des rares équipes à avoir réussi à faire déjouer les Bleus de Fabien Galthié. L’Ecosse retrouve le XV de France pour le match d’ouverture de la troisième journée du Tournoi des six nations, samedi 26 février. Tandis que les coéquipiers d’Antoine Dupont feront tout pour repartir de Murrayfield en leaders invaincus, Finn Russell et les siens comptent bien profiter du soutien de leur public pour effacer la défaite au pays de Galles (17-20) et se relancer dans le tournoi. Voici quatre choses à savoir pour le choc de samedi.

Une Ecosse aux allures de bête noire

Si la montée en régime des Ecossais pouvait s’observer avant l’ère Galthié, ces Bleus-là ont un rapport particulier avec cette équipe. Le sélectionneur français a concédé sa première défaite face au XV du Chardon (17-28 à Murrayfield), en mars 2020.

Il s’agit également du plus lourd revers subi par les Bleus de Fabien Galthié, comme il le rappelait justement en conférence de presse d’avant-match jeudi. "On avait pris un carton jaune, un carton rouge. On n’a pas pu, pas su trouver les clés, ça avait été un non-match, mais aussi un apprentissage. On progresse, on apprend. C’est une équipe qui nous pose des problèmes."

Les joueurs de Gregor Townsend ont aussi réussi une performance unique : battre les Bleus de Fabien Galthié chez eux (27-23), lors de la dernière journée du tournoi, l'an passé. Les Ecossais avaient alors décroché leur première victoire sur le sol français depuis 1999 et avaient privé leurs adversaires d’une potentielle victoire finale.

La gestion des temps faibles, une clef du match

Les Bleus abordent ainsi la rencontre avec prudence et méfiance. "Il n’y a pas de choses qui ne peuvent pas se reproduire, on se prépare à tout, notamment dans ce rugby où l’action d’avant n’a plus rien à voir avec l’action d’après", a expliqué Fabien Galthié. "On travaille en permanence sur des scénarios imprévus, on est en recherche de la préparation optimale, nous n’en sommes pas loin."

Murrayfield, galvanisé par le mythique Flower of Scotland, sait se faire suffisamment oppressant pour faire dérailler une machine bien huilée. Dès lors, la gestion des temps faibles sera d’autant plus délicate qu'importante. Les Bleus seraient bien avisés d’utiliser leur nouvelle arme, ce sang-froid à toute épreuve dans les moments chauds qui leur avait permis de ne pas lâcher prise face aux All Blacks ou aux Irlandais qui se rebiffaient.  

"Est-ce que ce sont des trous d’air ou des temps faibles ? En tout cas, on y travaille. Dans un match, on ne peut pas cocher toutes les cases, il y a des moments où on doit gérer des temps faibles."

Fabien Galthié, sélectionneur des Bleus

en conférence de presse d'avant-match, jeudi

"Contre l’Irlande, on a constaté qu’on pouvait être plus efficaces en évitant de se consommer trop autour des rucks, dans la manière dont on attaque les porteurs de balles, l’important c’est d’arriver à s’adapter pour éviter d’avoir des temps faibles trop faibles", a poursuivi le sélectionneur.  

Un duel physique et aérien 

Il est loin le temps où l’Ecosse explosait physiquement à l’heure de jeu, les coffres fumants incapables de retrouver assez de souffle pour répondre à la furia adverse. On dit souvent qu’un match se remporte d’abord devant, dans le jeu au sol, dans la capacité des avants à avancer pour offrir du temps et de l’espace aux trois-quarts pour déployer leurs cannes, mais aussi dans leur capacité à laisser traîner les mains dans les rucks adverses pour ralentir les sorties de balles. Ce n’est donc pas pour rien que Fabien Galthié et son staff ont reconduit le même paquet d’avants que face à l’Irlande et la même troisième ligne dense et mobile alignée lors de la victoire face à la Nouvelle-Zélande.  

Le retour de Jonathan Danty au centre"pour homogénéifier le milieu du terrain", ou encore le choix de déplacer le véloce et explosif Yoram Moefana sur l’aile plutôt que de titulariser Matthis Lebel et privilégier un profil "de costaud" sont autant de réponses à la bataille physique qui s’annonce. Les Tricolores auront d’autant plus un coup à jouer que de nombreux forfaits sont venus diminuer leurs homologues écossais.   

Comme il est de coutume face aux équipes britanniques, les duels aériens et le jeu d’occupation constitueront une donnée particulièrement importante. L’arrière des Bleus Melvyn Jaminet, secoué en début de rencontre face à l’Irlande (et en partie fautif sur le premier essai) vivra de nouveau un gros test samedi, face à la doublette écossaise composée de Stuart Hogg et Finn Russell. L’arrière du XV de Chardon (843 mètres) et le demi d’ouverture (747 mètres) sont ceux qui ont gagné le plus de mètres au pied depuis le début du tournoi. Collectivement, la France fait cependant mieux (2 261 mètres) grâce à Antoine Dupont, Melvyn Jaminet et Romain Ntamack.

Des confrontations rééquilibrées  

Les France-Ecosse ne sont plus ce qu’ils étaient. Longtemps outrageusement dominés par les Tricolores, les Ecossais, portés par ce que certains considèrent comme la meilleure génération de leur histoire, ont rebattu les cartes. Ainsi, les Bleus n’ont plus gagné à Murrayfield depuis 2014. Ils restent sur trois défaites lors des quatre derniers matchs, toutes compétitions confondues.

Pour bien mesurer la performance du XV du Chardon et son nouveau statut, il suffit de jeter un œil aux adversaires ayant réussi à battre les Bleus depuis l’arrivée du sélectionneur après le Mondial 2019. Outre l'Ecosse, seules l'Angleterre et l'Australie peuvent en dire autant.

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