6 Nations - Dupont-Ntamack, la belle éclaircie du XV de France contre l'Ecosse
Antoine Dupont et Romain Ntamack. La charnière de 20.5 ans de moyenne d’âge était attendue. Pour mettre fin à la sinistrose, Jacques Brunel avait décidé d’aller au bout de la logique. Déçu des prestations et mécontent des propos du duo Parra-Lopez à Twickenham, le sélectionneur avait décidé de lancer la jeunesse toulousaine dans le grand bain. Pour affronter l’une des équipes les plus joueuses du Tournoi, néanmoins amputée de ses deux plaques tournantes (l’ouvreur Russell et l’arrière Hogg), c’était le match ou jamais.
Dupont dynamise le jeu offensif
Laissé de côté contre le pays de Galles mais auteur d’une très belle entrée en jeune dynamique en Angleterre, Antoine Dupont a confirmé tout le talent qui avait fait de lui un titulaire pour le premier match du Tournoi des 6 Nations 2018 contre l’Irlande. Blessé au genou sur cette pelouse lors de ce match, il a trimé pour revenir au plus haut niveau. Et il l’est aujourd’hui. A Toulouse, il fait partie du renouveau de l’équipe. Rapide, avec une passe laser, il a remis du rythme dans le jeu tricolore. Il s’est également chargé de quelques coups de pied défensif pour soulager ses troupes.
A la pause, il avait déjà gagné 32m à la course, tapé à 6 reprises au pied et distillé 24 passes. En Angleterre, lors du désastre collectif, il avait avancé de 78m à la course, avec 53 passes et 11 coups de pied en remplacement de Morgan Parra. Et au retour des vestiaires, il n’a pas levé le pied. Il s’est échappé sur l’aile droite, pour créer un déséquilibre, et c’est encore lui qui était là, au soutien de Louis Picamoles plaqué à 5m, pour transmettre à Huget lors du deuxième essai français (42e). Collé à ses avants et au ballon, il a fait vivre le ballon, et donné de l'allant, du liant à toute l'équipe. Remplacé à la 70e minute par Baptiste Serin, il a fini avec un gain de 58m à la course et 50 passes. Un vrai match plein.
Premier essai international de Ntamack, à 19 ans
Le renouveau de Toulouse, leader du Top14, c’est aussi Romain Ntamack. Titulaire contre les Gallois, entré en jeu à Twickenham, il a enchaîné une troisième sélection de suite. A 19 ans, il continue sa progression extraordinaire. C’est lui qui a conclu une belle action tricolore en inscrivant son premier essai international à la 13e minute.
C’est encore lui qui a tapé un coup de pied intelligent et bien dosé (du gauche alors qu’il est droitier) dans le dos de la défense écossaise pour l’essai de Gaël Fickou, à la 30e minute, finalement refusé pour un en-avant bien plus tôt dans l’action. Très simple dans ses gestes, plein de sobriété, il a bien orchestré le jeu français. Il a aussi permuté avec Gaël Fickou lors de certains lancements de jeu, pour bénéficier de plus de temps en position de trois-quarts centre.
Et il ne s’est pas défilé en défense, plaquant à tour de bras (16 plaquages après 50 minutes, le plus gros plaqueur français avec 3 de plus que le talonneur Guirado). A l'image de ce retour sur Hastings dans les 22m français (69e), alors que le joueur de Glasgow avait trouvé une brèche. Ou de ce plaquage salvateur sur Kinghorn à la 72e minute. Dans ce secteur de jeu, Romain Ntamack, sorti à la 75e minute du match, a fini la rencontre avec 20 plaquages, et un seul raté. Seul le 3e ligne et "cisaille de premier ordre" Wenceslas Lauret a fait mieux (23 plaquages) dans les deux équipes. Une vraie référence.
De notre envoyé spécial
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