Rugby : les salaires des joueurs ont été multipliés par quatre en 15 ans
France Bleu et le journal "L'Equipe" ont passé à la loupe les salaires des rugbymen présents dans les six équipes disputant les phases finales du Top 14 pour une enquête publiée vendredi.
Alors que les barrages du Top 14 de rugby débutent vendredi 19 mai avec l'affiche Toulon-Castres, France Bleu et le quotidien sportif L'Equipe dévoilent, dans une enquête, l'inflation salariale des salaires des joueurs parmi les six équipes participantes aux phases finales du championnat. Ils ont été multipliés par quatre en 15 ans révèlent les deux médias.
Selon cette enquête, les joueurs étrangers sont les mieux payés. Le premier d'entre eux est le Néo-Zélandais Dan Carter. L'ouvreur du Racing 92 perçoit 71 000 euros brut par mois. La somme grossit lorsqu'y sont ajoutés les primes et les droits à l'image. Le chiffre s'envole alors pour atteindre à 1,5 million d'euros annuel. En revanche, si dans cinq des six clubs présents en phase finale, les joueurs étrangers arrivent en tête, Clermont fait figure d'exception. Chez les "Jaunards", les Français occupent les premières places, comme Aurélien Rougerie le trois-quart centre formé au club.
L'augmentation des salaires dans le Top 14 est due à plusieurs choses, selon cette enquête : la professionnalisation, les droits télé en hausse, l'arrivée à la tête des clubs d'hommes d'affaires mécènes. "Dans le rugby, on a toujours eu de grandes multinationales qui finançaient les clubs. On peut penser à Michelin à Clermont, aux laboratoires Fabre à Castres. À ces grandes multinationales se sont ajoutés des entrepreneurs qui ont très bien réussi dans leurs affaires et qui investissent une partie de leur argent dans le rugby", analyse le directeur de la rédaction de L'Equipe, Jérôme Cazadieu.
Loin derrière le foot
Pour autant, les sommes annoncées dans le monde du rugby n'ont encore rien à voir avec celles dispensées chez les footballeurs. "Dans une précédente enquête, on avait estimé le salaire du joueur le mieux payé de Ligue 1, Thiago Silva, à un montant mensuel brut d'un million d'euros. On a une échelle de 1 à 10 sur les plus gros salaires entre le foot et le rugby, précise Jérôme Cazadieu. On voit bien que le foot va connaître dans très peu de temps une explosion de ses droits télé. Le fossé entre les deux sports sera encore beaucoup plus grand. Le rugby va continuer à voir ses salaires monter, mais le foot restera toujours largement devant."
La Ligue nationale de rugby a tenté d'instaurer des règles. L'idée était de mettre un "salary cap" - un plafond à ne pas dépasser en termes de masse salariale -, mais certains clubs ont cherché à contourner la mesure.
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