XV de France: Slimani, un bleu au SDF
Il ne sera qu'à quelques encablures de son lieu de naissance, de l'endroit où il a grandi. Saint-Denis - Sarcelles, c'est à peine 15km. Et le Stade de France, malgré le nouveau stade Jean-Bouin, c'est un peu la deuxième maison du Stade Français. C'est donc un peu chez lui que Rabah Slimani va vivre une expérience unique: jouer pour la première fois avec le maillot de l'équipe de France, face au mythe absolu des All Blacks.
"Le stress monte et va continuer à monter jusqu'à samedi", dit-il. Et il sera le seul à ne posséder aucune cape dans le vestiaire de l'équipe de France. De tous les stages préparatoires à Marcoussis depuis la rentrée, il était accompagné jusque-là par Sofiane Guitoune, et lors du dernier rassemblement, de Jonathan Pélissié, autres novices. Mais le Perpignanais et le Montpellierain sont passés à la moulinette de la liste des 26. Le Parisien est resté dans l'Essonne. Quatrième pilier avec Nicolas Mas, Vincent Debaty et Yannick Forestier, son chemin était tout tracé. Cela n'a pas toujours été le cas.
Des goûters de l'AAS Sarcelles au Stade de France
Né à Sarcelles, il n'était pas baigné dans le milieu du ballon ovale: "C'est un sport que personne ne connaissait chez moi", souligne-t-il. Mais la ville du Val-d'Oise dispose aussi d'un club de rugby (AASS), et elle l'a happé d'abord avec l'attrait des goûters, puis avec le jeu. Et à désormais 24 ans, il a fait ses classes au Stade Français pour en être désormais un titulaire. Et les portes du XV de France se sont ouvertes. "Cela fait un moment que l'on suit son évolution, il s'est clairement imposé au Stade Français", justifiait Yannick Bru, chargé des avants en équipe de France. "On voit que les nouvelles directives en mêlée favorisent son gabarit: c'est un joueur petit, très costaud sur les phases statiques."
Un hommage que rend également l'une des références au poste, Nicolas Mas: "C’est un gars qui est très bon. Déjà en fin de saison dernière il avait fait de belles performances et cette année il en fait encore de bonnes en club." Samedi, il sera son remplaçant à la droite de la mêlée, et il pourrait devenir son successeur. "C’est quelqu’un qui est respectueux et il bosse", souligne le Montpellierain. Un avis partagé par Vincent Debaty, le pilier gauche: "Il est très bon, à l'écoute".
"Pas faire n'importe quoi"
Avec son mètre soixante-dix-huit, Rabah Slimani peut poser des soucis aux grands piliers néo-zélandais, comme le souligne le Clermontois du haut de son mètre quatre-vingt-dix: "Quand je joue contre lui, c'est plus compliqué pour moi." Avec les nouvelles règles en mêlée, le Parisien brille, en même temps que son équipe. L'échelon supérieur lui est désormais proposé. "Je suis impatient de jouer", lance-t-il. "Les stages m'ont permis de préparer ce match sans précipitation. Ce sera tendu, il y aura un peu de stress. Mais il ne faut pas tomber dans le piège du stress et faire n'importe quoi."
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