XV de France: les joueurs en question après la tournée
A la fin d'une longue saison, les internationaux français savaient qu'ils ne seraient pas à la fête chez les champions du monde néo-zélandais. Fanny lors du deuxième match (30-0), le XV de France a été puni sur chacune de ses erreurs lors des trois test-matches, seul l'affrontement contre les Auckland Blues ayant été une bouffée d'oxygène. Mais de l'avis de tous, la tournée a servi, a permis de solidifier les liens d'un groupe. A deux ans de la Coupe du monde, chaque sortie de l'équipe nationale devient un cap à franchir vers l'Angleterre-2015. En Nouvelle-Zélande, certains joueurs ont confirmé qu'ils étaient bien installés à leur poste, d'autres qu'ils pouvaient être utiles, alors que d'autres encore ont perdu un peu de crédit.
Ils ont marqué des points
Le premier essai de la tournée, inscrit par Wesley Fofana après une belle percée de Floriant Fritz, a été le symbole d'une paire de centres à la hauteur, mais qui a souffert. Costauds en défense, incisifs offensivement, ils ont souvent permis à la France de franchir le premier rideau défensif all black. Face à l'un des meilleurs duos de la planète (Ma'a Nonu-Conrad Smith), le Clermontois et le Toulousain ont montré que leur association était efficace. A l'arrière, Brice Dulin est resté au niveau qui était le sien en novembre dernier. Son placement et ses prises d'initiative ont relégué la concurrence de Yoann Huget et Maxime Médard, néanmoins très entreprenant contre Auckland avant de couler avec l'équipe lors du 2e test. A la charnière, Jean-Marc Doussain et Rémi Talès, titulaires lors du dernier test, se sont montrés à leur avantage, le premier dynamisant énormément les ballons et apportant sa puissance de pénétration au ras, tandis que le second a bien orchestré le jeu, sans peur, contre le meilleur ouvreur du monde (Carter) lors de sa première sélection. Aux ailes, la rentrée de Marc Andreu, avec son petit gabarit, a été très plaisante trois ans après sa dernière sélection. En 3e ligne, Louis Picamoles a confirmé qu'il était LE N.8 de l'équipe de France, l'un des rares à avancer à chaque impact quelque soit son opposant. Bernard Le Roux a montré quelques belles attitudes, alors que Thierry Dusautoir a été égal à lui-même, c'est-à-dire omniprésent. La titularisation de Damien Chouly lors du 3e test a été intéressante, notamment avec sa présence en touche où il a pu apporter un atout supplémentaire à Alexandre Flanquart, belle découverte au niveau international lors de cette tournée. En première ligne, Nicolas Mas prouvé qu'à 33 ans, il demeurait un pilier de la mêlée tricolore. A ses côtés, Thomas Domingo a retrouvé du mordant lors du dernier match, Benjamin Kayser se montrant brillant, tant dans ses lancers que dans son implication dans le jeu. Une belle satisfaction.
Ils ont été très pâles
La première victime de cette tournée, c'est évidemment Frédéric Michalak. Arrivé au terme d'une saison à rallonge, débutée dans l'Hémisphère Sud, le Toulonnais était clairement en bout de course, et sa blessure n'a été que la conclusion de ce terrible périple. Quand il a été sur le terrain, il n'a que rarement paru à son aise, pesant peu sur le jeu. Après plus de 50 matches en une saison, rien d'étonnant. Du coup, son positionnement à la mêlée au RCT repose question chez les Bleus: ouvreur ou demi de mêlée. Maxime Machenaud, avec lequel il formait une charnière si convaincante en novembre dernier, n'a pas été à son affaire. Des coups de pied par dessus approximatifs, un net manque de jus, le Racingman a paru bien pâle par rapport à Doussain. Troisième déception: Dimitri Szarzewski. Le Parisien a vécu un calvaire lors du deuxième test-match, notamment sur ses lancers en touche qui ont rarement été propres, et très souvent captés par l'adversaire. Si la touche est une coordination entre le lanceur et la sauteur, le talonneur n'a pas non plus apporté ce qu'il fait d'habitude dans le jeu en relais. Vincent Debaty et Luc Ducalcon n'ont pas non plus été transcendants en 1ère ligne.
Les enseignements
Avec Dulin, Fritz, Fofana, Dusautoir, Picamoles, Maestri, Flanquart, Mas, Domingo et Kayser, Philippe Saint-André et ses adjoints ont sans nul doute les plus grandes certitudes. Pour le reste, rien n'est fermé. Pour personne. Le chantier de la charnière semble rouvert, alors qu'on le pensait fermé depuis la tournée en Argentine et la confirmation en novembre dernier du duo Machenaud-Michalak, les ailes sont toujours orphelines de Vincent Clerc, blessé. Cette tournée au terme d'une longue saison pour des joueurs harassés n'était pas le meilleur moment pour voir les joueurs à leur top. La concurrence reste donc toujours d'actualité au sein du XV de France, qui se retrouvera dans une meilleure situation fin octobre, avant les tests-matches contre la Nouvelle-Zélande (9 novembre), les Tonga (16 novembre), l'Afrique du Sud (23 novembre). Un peu reposés et bien mieux préparés, les Français voudront tous marquer des points, et prendre leur revanche sur les All Blacks.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.