Philippe Saint-André : "On ne peut que y aller avec de l'envie"
Quel premier bilan faites-vous de ces deux mois de préparation ?
Philippe Saint-André : "On s'est bien préparé. Ça fait trois ans et demi que l'on travaille là-dessus. Ce qui est important, c'est l'investissement que les joueurs ont mis, pas que les 31 mais les 36. Il y a eu une adhésion totale, un investissement fantastique. Sur les retours que l'on a, les mecs sont bien, physiquement, psychologiquement. On est dans les résultats attendus. Le match contre l'Ecosse (victoire 19-16 samedi dernier, ndlr), je le redis, s'est inscrit dans une semaine de préparation où l'on a énormément travaillé physiquement. Maintenant, on est vraiment sur la récupération, il faut que les joueurs fassent du jus. Donc on fait des séances courtes pour être bien le 19 septembre à Twickenham (contre l'Italie en ouverture du Mondial)."
Certains joueurs vous ont-ils surpris ?
PSA : "Ils m'ont tous étonné dans leur capacité à se sublimer, à s'encourager. Sur certaines séances, ils ne pouvaient plus marcher mais ils repartaient quand même. On a des compétiteurs, des joueurs avec un état d'esprit exceptionnel et il fallait leur donner les moyens de se préparer, ce qu'ils ont eu la chance de faire."
Comment mesurez-vous les progrès accomplis durant la préparation ?
PSA : "Déjà on a gagné deux matches d'affilée (rires). Contre l'Ecosse, on n'a pas eu de problèmes pendant 80 minutes. On se déplace mieux, plus souvent, plus rapidement, on est plus réactif. Au niveau du but, on peut voir le travail effectué avec l'entraîneur des buteurs (Romain Teulet, ndlr), notre pourcentage de réussite est bon, on met des pénalités au-delà de 50m. On est une équipe disciplinée, avec 8 pénalités en moyenne. On est dans les critères du niveau international."
Trois mois pour changer l'histoire un groupe
La victoire laborieuse contre l'Ecosse vous a-t-elle déçu ?
PSA : "Non. On est au-dessus de 41 minutes de temps effectif de jeu, on a fait beaucoup de choses, on a sûrement trop voulu attaquer de très loin car on avait l'impression d'avoir les solutions. C'est vrai qu'en première mi-temps, on n'a pas mis l'intensité que l'on avait mis auparavant contre l'Angleterre... Les joueurs savaient qu'ils étaient dans la liste des 31, ils n'avaient pas envie de louper l'avion pour la Coupe du monde (en se blessant, ndlr). On n'a pas mis 120% d'intensité mais c'est plus qu'humain pour un joueur de rugby."
A titre personnel, cette préparation est-elle la meilleure période que vous ayez vécue en tant que sélectionneur des Bleus ?
PSA : "Les meilleurs moments arrivent maintenant. Mais depuis le 6 juillet, je prends énormément de plaisir. Je fais des choses...c'est mon job quoi ! J'ai vécu ça pendant 13-14 ans en club. Quand tu es sélectionneur, tu sais, et je m'y étais préparé, qu'il faut passer entre les gouttes pendant trois ans et demi. Et tu as trois mois pour changer l'histoire d'un groupe. On est des énormes privilégiés. On représente le rugby français (...) On va aller dans une compétition planétaire qui n'aura jamais été aussi médiatisée. Dans le pays qui a inventé notre sport. On ne peut que y aller avec de l'envie."
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