Lièvremont: "On est encore dans les clous"
Quels enseignements tirez-vous de cette défaite ?
"Quand on perd, même contre les meilleurs, il y a forcément de la frustration mais en même temps, des motifs de satisfaction. Il y a des choses positives. Je regrette que l'on ait concédé trop facilement ces trois essais en première mi-temps, qui ont donné de l'ampleur au score, qui nous ont fragilisé collectivement et qui ont donné l'assurance aux Néo-Zélandais, trop tôt dans la partie, de remporter ce match. Qu'on ait pris ces essais sur des premiers temps de jeu et des séquences qu'on avait travaillées à l'entraînement, cela rajoute à ma frustration. Qu'on prenne cet essai en fin de match après une deuxième mi-temps assez aboutie également."
Quels sont les points positifs ?
"Le sentiment, partagé par les joueurs, qu'ils ne se sont pas sentis à la ramasse physiquement, qu'ils ont rivalisé sur les impacts, que sur certaines séquences, ils ont réussi à pousser à la faute les Néo-Zélandais et qu'on n'est pas si loin. En même temps, on ne pourra pas être champion du monde en commettant des fautes aussi grossières que celles que l'on a commises par intermittence."
Vous évoquez souvent votre frustration...
"La frustration, même si on a dix points et qu'on est en passe de se qualifier, il y en a eu beaucoup sur les trois premiers matches. Les deux premiers, contre des nations a priori plus faibles, ne m'ont pas complètement donné satisfaction, malgré la bonne volonté des joueurs. Et celui-là qui était le sommet de la poule, on le perd alors que l'on sent qu'on n'est pas largué, qu'on a le potentiel individuellement et collectivement de faire des choses intéressantes. Mais au très haut niveau, des petites erreurs individuelles ont des conséquences énormes sur le résultat d'un match (...) Je regrette qu'on soit obligés de gamberger, de re-travailler sur des choses qu'on a déjà vues, qu'on ne puisse pas valider certaines choses, progresser et aller un peu plus loin. La route sera sinueuse mais malgré tout, on est encore dans les clous et on va garder la tête haute."
Entre l'intraitable défense du Grand Chelem de 2010 et les erreurs de défenses de samedi, que s'est-il passé ?
"Même si c'était il y a deux ans, le Grand Chelem, c'est déjà le rugby d'un autre âge en terme de rythme, de séquences. C'était encore le rugby de la Coupe du monde de 2007, un jeu de gagne-terrain avec des séquences relativement courtes. On était en place, on avait une bonne dynamique collective qui s'est fragilisée depuis. Aujourd'hui, le rythme, l'intensité sont beaucoup plus fortes et on a du mal."
L'équipe que vous alignerez face aux Tonga sera-t-elle proche de celle qui débutera un éventuel quart de finale ?
"Il faut qu'on gagne ce match. Les Tongiens vont aussi le jouer pour se qualifier. Oui, très certainement, on va aller vers une équipe assez proche de celle qui jouera les quarts de finale. Celle qui a démarré (samedi) était assez proche aussi. J'aurais aimé faire tourner un peu plus longtemps et impliquer un peu plus les joueurs mais on doit tenir compte d'un paramètre --et c'est de notre faute--, qui est que l'on a eu des matches pas assez heurtés, pas assez rythmés. Les joueurs ont besoin de jouer ensemble des matches d'une grosse intensité. Je pense que les joueurs sont prêts."
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