Les Bleus dans la douleur
Une bonne entame
Si en 2007, léquipe de France avait manqué son entrée en lice en sinclinant face à lArgentine (12-17), ce coup-ci, les Bleus ont répondus présents face au Japon. Mais de manière trop indisciplinée pour être rassurant sur leur niveau. Pourtant, supérieurs dans le jeu, les hommes de Marc Lièvremont ne mettaient pas longtemps à concrétiser leur domination. Sur un beau mouvement collectif impliquant Maxime Médard, Nicolas Mas, Raphaël Lakafia puis Dimitri Yachvili, Julien Pierre sen allait aplatir dans len-but. Le demi de mêlée tricolore transformait ce premier essai sans ciller (7-0 à la 5e). Les Japonais profitaient ensuite de quelques erreurs des Bleus pour tenter leur chance dans le camp tricolore. Mais alors que James Arlidge avait loccasion de donner trois premiers points aux siens suite à un hors-jeu des Français, il manquait son coup. De leur côté, les Français, très joueurs en ce début de rencontre, ne manquaient pas lopportunité de passer un second essai avant même le quart dheure de jeu. Sur un mouvement croisé des Japonais, François Trinh-Duc interceptait la balle et filait à toutes jambes aplatir dans le camp adverse. Yachvili ajoutait deux points supplémentaires (14-0 à la 12e).
Sils proposaient pas mal de jeu, les Bleus partaient aussi beaucoup à la faute. Et cest dailleurs une faute française dans la zone de plaquage qui permettait aux Nippons dinscrire leur premiers points au tableau daffichage, par le biais de leur demi douverture Arlidge (14-3 à la 17e). En grande souffrance, la mêlée japonaise peinait à tenir tête au solide pack tricolore et était sanctionnée. Impérial, Yachvili ajoutait encore trois points (17-3 à la 20e). Dans la foulée, une nouvelle pénalité en mêlée fermée contre Hatakeyama accentuait encore lavance des Bleus (20-3 à la 28e). Mais ces sanctions ne démoralisaient pas les troupes de John Kirwan. Sur une pénaltouche, les Nippons sorganisaient parfaitement. James Alridge, néo-zélandais naturalisé japonais, tentait un coup de pied à suivre. Sa frappe était contrée mais lui revenait. Il navait plus quà aplatir. Reste quArlidge, peu en verve au pied, manquait une nouvelle fois sa tentative (20-8 à la 31e).
Deux essais invalidés
Dans les dernières minutes de la première période, les Français, plus costauds, inscrivaient un troisième essai. Cédric Heymans fixait la défense japonaise et le surnombre permettait à Aurélien Rougerie de bien servir Vincent Clerc côté droit. Mais alors quil était à 100% de réussite, Yachvili manquait son premier coup de pied de la rencontre (25-8 à la 35e). Juste avant de regagner les vestiaires, les Français partaient une fois de plus à la faute et voyaient les Japonais revenir à 25-11.
Après sêtre sans doute fait remonter les bretelles par leur entraîneur en raison du trop grand nombre de fautes en première période, les Bleus entamaient la deuxième mi-temps pied au plancher. La mise en jeu allait directement en touche. Le pack français enfonçait littéralement son homologue nippon. La marée bleue submergeait ladversaire et Harinordoquy franchissait victorieusement la ligne. Du moins, cest ce quon croyait avant que lessai ne soit invalidé, Harinodoquy ayant été retournée au moment d'aplatir. On repartait donc sur une mêlée à 5m. Une mêlée au cours de laquelle Lionel Nallet ramassait le ballon et franchissait à son tour la ligne japonaise. Mais une nouvelle fois, lessai tricolore était refusé. Ce coup-ci, larbitre ne pouvait confirmer que le deuxième ligne français ait bien aplati.
Trop de fautes !
Sale période pour les hommes de Lièvremont ! Le VX japonais, plutôt vaillant, profitait lui de ce passage à vide tricolore pour inscrire un second essai. Tanaka trouvait Arlidge (encore lui !) qui échappait à deux plaquages pour aller marquer au pied des poteaux. L'ouvreur ne manquait pas ce coup-ci loccasion de transformer son propre essai (25-18 à la 50e). De quoi plomber un peu plus le moral des Bleus ! Des Bleus sous pression qui se mettaient à confondre vitesse et précipitation et perdaient un nombre dément de ballon. Et comme si cela ne suffisait pas, Thierry Dusautoir sanctionné pour être resté sur ses appuis pour contester le ballon, offrait sur un plateau trois points supplémentaires aux Asiatiques (25-21 à la 58e).
Pris à la gorge, les Bleus bataillaient pour stopper lhémorragie mais de manière trop brouillonne. A limage de David Skrela qui commettait un énième en-avant dans ses 30m ! Les efforts finissaient néanmoins par payer. Après une pénalité de Yachvili suite à un talonnage à la main de Taniguchi (28-21), léquipe de France soffrait un quatrième essai, signé Nallet, synonyme de bonus offensif et dune bonne bouffée doxygène (35-21 à la 71e) ! Le réveil tricolore était confirmé avec deux autres essais de Pascal Papé (77e) et Morgan Parra (47-21 à la 80e). Preuve que la France, même acculée, peut être capable de grandes choses. Pour la suite de la compétition, il lui faudra néanmoins corriger une trop grande indiscipline qui aurait pu lui coûter extrêmement cher.
"Nous avons manqué de consistance dans ce match, a déploré la capitaine Thierry Dusautoir au coup de sifflet final. Les Japonais ont vraiment bien joué. Nous avons commencé à jouer quand ils sont revenus. Ils nous ont fait comprendre qu'à la Coupe du monde, il fallait jouer à un certain niveau". Un niveau que les Bleus devront démontrer, le 18 septembre prochain, face au Canada.
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