Les Blacks dominent l'Argentine et se qualifient en demi-finale
On prédisait un match difficile aux Néo-Zélandais, ils ont été servis. Au-delà même de ce qu'ils pouvaient attendre. Les Argentins ont une fois de plus fait honneur à leur maillot en opposant une résistance de tous les instants aux All Blacks. Les Roncero, Ledesma, Albacete et autres vieux grognards des lignes avant des Pumas, dont c'était la dernière Coupe du monde pour la plupart d'entre eux, sortent la tête haute de la compétition. Les partenaires de Richie McCaw, eux, poursuivent leur quête. Mais, comme prévu, l'absence de Carter risque de peser lourd tant il est vrai que le jeu des kiwis a parfois semblé manquer de jus.
En dépit d'un Haka revisité en belliqueux Kapa O Pango (où les Blacks miment l'égorgement de leurs adversaires), ces derniers ne joignent pas le geste à la parole en début de match. Au contraire, ce sont les Pumas qui sautent à la gorge des Blacks, à la grande stupeur de l'Eden Park. Plus agressifs dans les zones de combat, bien structurés en défense, les Argentins malmènent les grands favoris de la compétition. Ils sont même tout près d'ouvrir la marque mais le drop de Fernandez passe juste en dessous de la barre (10e). Sans paniquer, et c'est sans doute leur plus grand mérite en ce début de rencontre, les Néo-Zélandais misent sur leur science du jeu pour contrer l'enthousiasme des Sud-Américains, parfois emportés par leur fougue. Imperturbable, Weepu les punit en enquillant deux pénalités (12e et 25e). mais il en faut bien plus pour refréner ces Argentins affamés qui s'enfoncent dans la défense black avec une confondante facilité et qui concluent en force par Cabello (6-7, 30e) ! Pour la première fois depuis le début de la compétition, la Nouvelle-Zélande est menée au score...
Là encore, les All Blacks ne s'affolent pas. Même s'ils n'en mènent pas large et que leurs offensives se brisent régulièrement sur le mur ciel et blanc, ils possèdent en Weepu un artilleur de premier ordre. Le demi de mêlée, qui a pris la botte dès le début du match en lieu et place de Slade, rapidement remplacé par le prometteur Cruden à l'ouverture, passe deux coups de pied salvateurs qui redonnent l'avantage aux siens avant la pause (12-7). Mais que c'est poussif ! Et ce n'est pas fini : dès la reprise, les Argentins continuent de mettre toute leur âme dans la bataille et ne desserrent pas l'étau. Bosch, à 45 mètres, ramènent les Pumas à deux longueurs et fait souffler un vent de panique dans les rangs noirs (12-10, 45e).
Les griffes des Pumas s'éliment
Par bonheur pour tout un peuple, Weepu est dans un grand jour dans ses tentatives de pénalités. Auteur d'un parfait 6/6 à ce moment du match, le n°9 des Blacks redonne un peu d'air aux hommes à la fougère (18-10, 59e), qui bénéficient de plus de l'exclusion temporaire de Vergallo (carton jaune). Logiquement, les Argentins finissent par payer leur formidable débauche d'énergie mais il aura quand même fallu attendre 67 minutes pour voir le premier essai néo-zélandais dans ce quart de finale. Il est luvre du troisième ligne Read, en position de finisseur, qui hérite d'une merveille de passe signée Kaino (23-10). Auckland respire puis exulte quand Thorn, à la conclusion d'un fabuleux numéro d'équilibristes des ailiers Williams et Jane, aplatit en coin (33-10, 78e). Les Blacks retrouveront donc l'Australie dans le dernier carré tandis que l'autre demi-finale opposera la France au pays de Galles. Comme en 1987. La Nouvelle-Zélande, championne du monde cette année-là, espère que l'histoire bégaiera jusqu'au bout...
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