Le Kapa o Pango, le défi ultime
Depuis 1905, le monde du rugby est habitué au haka, sous la forme du Ka mate. Si toutes les nations du Pacifique en possèdent un, c'est celui de la Nouvelle-Zélande qui est le plus connu. Mais le 27 août 2005, dans l'antre de Dunedin, face à l'Afrique du Sud, cette danse tribale a laissé place au Kapa o Pango, un haka encore plus impressionnant et fini surtout avec le geste du pouce qui tranche la gorge. L'événement a bousculé les habitués, et a bouleversé les non-avertis. Une telle simulation mortelle sur un terrain de sport, les débats ont fait rage. Mais ce changement trouvait sa source trois semaines avant, au Cap. Pour leur premier match du Tri-Nations 2005, les All Blacks rendaient visite à leur plus grand rival sud-africain. Et au moment de délivrer leur traditionnel haka, le public sud-africain s'est mis à siffler et faire du bruit, rendant inaudible les Néo-Zélandais. La victoire des Boks (22-16) ne faisait qu'ajouter à la révolte des joueurs vaincus, et après être allés rosser les Wallabies à Sydney, ils décidaient donc de changer le Ka mate pour un Kapa o Pango, spécialement créé par Derek Lardelli. Plus agressif, ce haka était vécu encore plus intensément par les joueurs que ce match pouvait délivrer le futur vainqueur du Tri-Nations. Pourtant, comme le Kama te, les paroles ne sont qu'une célébration à la terre des All Blacks, et à ce maillot noir avec la fougère argentée. Au bout de cet épisode tendu, les hommes de Graham Henry s'imposaient (31-27), avant de conquérir le gain de l'épreuve la semaine d'après en dominant l'Australie, pour devancer les Boks au classement grâce à un meilleur point-average. Depuis, les All Blacks réservent le Kapa o Pango pour les grandes occasions, et pour les matches à gros enjeu remplis de tension. Seuls les Boks et les Wallabies (en juillet 2006) y ont eu droit.
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