Le Japon pour transformer l'essai face à l'Ecosse
Les Brave Blossoms, exceptionnels à Brighton, n'ont eu que quatre jours pour se retourner après un match d'une intensité ahurissante... Accrocher une deuxième victoire consécutive serait un exploit à peine moins retentissant et placerait définitivement l'archipel sur la carte du rugby mondial. Le sélectionneur Eddie Jones l'a répété tout le week-end: "Nous ne sommes pas venus ici pour faire un coup d'éclat. Nous sommes là pour atteindre les quarts de finale." "Le plus dur dans le rugby c'est d'être constant, mais je préfère être courbaturé et avoir gagné que d'être dans la position de l'Ecosse ", confirme le capitaine japonais Michael Leitch.
"Lever à 5h30, trois sessions par jour et des fois une quatrième. Nous nous sommes entraînés comme personne au monde. Les joueurs ont parfois pris deux, trois ou quatre kilos", assure le deuxième ligne Justin Ives, qui juge ses coéquipiers prêts. Selon lui, les Japonais peuvent relever une nouvelle fois le défi physique. Le sélectionneur Eddie Jones a tout de même procédé à six changements. Les deux piliers titulaires sont maintenant remplaçants, mais surtout le technicien australien aligne une équipe portée sur la rupture. "Si nous parvenons à rester au contact les trente premières minutes et que nous sommes encore dans le match à la mi-temps, nous gagnerons le match", assène Jones, très sûr de lui. "Nous allons tellement courir qu'ils ne sauront plus où donner de la tête. Nous sommes définitivement en meilleure forme qu'eux." Remplaçant à Brighton, Amanaki Mafi débutera en N.8 et le centre Harumichi Tatekawa commencera à l'ouverture. Ces deux joueurs ont été les deux attaquants les plus prolifiques contre les Springboks. Le repositionnement de Tatekawa en N.10 en dit long sur les intentions du brillant Jones.
Inquiétudes à Tewkesbury
Les Ecossais, ont beau "être au maximum de leur forme", ils craignent les Japonais, comme l'admet l'entraîneur de la défense Matt Taylor. "Ils peuvent amener le danger de partout et sont très techniques. Ils sont exceptionnels et nos joueurs le savent", continue l'adjoint de Vern Cotter. Et ils ont pointé les dangers... Le demi de mêlée Tanaka "est très dangereux autour des rucks", "le 10 (Tatekawa) est un type costaud", qui "a un crochet des deux côtés", le centre Sau est "un perforateur". Et ce n'est pas fini pour Taylor: l'ailier Mastushima "est insaisissable", l'arrière Goromaru "relance bien"...
La liste est interminable... On s'inquiète du côté de Tewkesbury, le camp de base des Ecossais. "Nous avons examiné leur schéma de jeu. Nous pensons avoir compris leur façon de jouer", prévient toutefois Taylor. "Il y a plein de choses qu'ils ont faites contre l'Afrique du Sud qu'ils avaient déjà faites avant. Pour moi, nous sommes préparés. Nous allons nous adapter", assure Taylor. Mais tout ça ne fait pas peur à Jones. Comme toujours il a un plan et le fait savoir en citant Peyton Manning, légende des Denver Broncos (NFL): "Vous ressentez la pression uniquement quand vous ne savez pas ce que vous faites." "La semaine dernière a montré que l'ordre établi du rugby mondial avait changé", reprend Jones. "Des gens pensent encore que c'est un énorme coup de chance que nous ayons battu l'Afrique du Sud. C'est une belle occasion de montrer que ça ne l'était pas et que nous sommes une sérieuse nation de rugby."
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