L'Australie trop forte pour une Argentine valeureuse
Alors certes, les deux grandes nations favorites pour le titre suprême sont bien en finale de cette Coupe du monde 2015. Mais comme leurs homologues néo-zélandais hier en fin d'après-midi, les Wallabies ont dû s'employer à 100% pour s'imposer contre des Pumas toujours aussi agréables à regarder jouer. Valeureux de bout en bout, pouvant accélérer le rythme à leur convenance dans leurs moment forts, les Argentins de Daniel Hourcade ne se sont pas faits manger par l'événement, une première pour eux de participer à une demi-finale d'un Mondial. Au contraire même, l'Argentine a donné du fil à retordre à des Wallabies pourtant si solides, si sérieux et si impressionnants dans l'impact physique.
Des Pumas blessés mais révoltés
Peut-être crispés, sans doute même, les Argentins entamaient la partie avec délicatesse... Deux erreurs assez grossières en dix minutes mettaient immédiatement l'Australie sur orbite. Même pas deux minutes de jeu et Rob Simmons, le deuxième ligne des Wallabies, profitait d'une passe téléphonée de Nicolas Hernandez pour partir à pleines cannes sur trente mètres aplatir le premier essai éclair de la rencontre (7-0, 2e). Autant dire que cela s'annonçait d'ores et déjà compliqué. Voire même cauchemardesque pour l'Argentine lorsque Bernard Foley, en sortie de mêlée, propulsait d'une passe sautée magique de dix mètres son ailier Adam Ashley-Cooper inscrire le deuxième essai australien (14-3, 10e).
Mais une bête blessée devient plus dangereuse. Elle n'a plus rien à perdre et peut du coup se transcender comme jamais. L'Argentine fera en effet preuve d'une volonté incroyable, remontant petit à petit en provoquant souvent les fautes dans le camp australien (7 pénalités concédées par les Wallabies en première période). Nicolas Hernandez, voulant se racheter, passe sans problème les différents coups de pied qu'il bénéficiera. Pourtant, Ashley-Cooper allait de son doublé et aurait pu remettre un grand coup dans le moral des Pumas lorsqu'il était à la conclusion d'une nouvelle action sublime australienne (19-6, 32é) menée par Mat Giteau.
Ashley-Cooper éteint la grinta argentine
Les joueurs de Daniel Hourcade ne voulaient vraiment rien lâcher et tentaient tout. Peut-être trop d'ailleurs à l'image de cette action gâchée par la gourmandise souvent payante d'"El Mago" Hernandez dont la chistera poussait Tuculet à faire un en-avant alors qu'il pouvait partir à l'essai juste après (40e). Profitant donc du pied étrangement fébrile de Bernard Foley, les buts de Sanchez ramenaient encore une fois les siens dans le match un peu avant l'heure de jeu (22-15, 53e). L'Argentine faisait face à une véritable muraille de Chine à l'australienne tant les hommes de Michael Cheika livraient un combat de tous les instants en défense (27 plaquages pour Douglas et Pocock !).
Une stratégie qui s'avérait finalement payante puisqu'au final, Adam Ashley-Cooper allait crucifier l'Argentine et anéantir tout espoir d'un retour. Et de quelle manière... Drew Mitchell, pourtant transparent pendant longtemps, réalisait une action de génie et venue d'ailleurs ! Parti de son camp à 60 mètres, l'ailier gauche des Wallabies réalisait une chevauchée fantastique jusqu'aux 22 adverses en éliminant un nombre incalculable de Pumas sur la route pour finalement servir son coéquipier de l'aile droite qui signait un triplé (29-15, 72e).
Trop efficace, trop puissante et trop expérimentée, l'Australie aura logiquement vaincu la fougue et l'envie à toute épreuve de l'Argentine qui sort de ce Mondial la tête très haute et surtout auréolée d'un statut bien différent qu'auparavant. De leur côté, les Wallabies peuvent rêver d'un troisième sacre après ceux de 1991 et 1999. Mais face à eux se dresseront les grands favoris et impressionnants All Blacks...
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