L'Australie en bonne gestionnaire
Le duel de buteurs entre Dan Biggar et Bernard Foley était annoncé, il a bien eu lieu. Mais dans des proportions que l'on imaginait peut-être pas. Les deux ouvreurs se sont répondus au coup pour coup dans une première période cadenassée et peut-être annonciatrice de la teneur des prochains matchs de cette Coupe du monde maintenant que les vrais enjeux approchent... Ce n'est pas à souhaiter mais ce n'était évidemment pas le soucis des Australiens et des Gallois, trop occupés à remporter ce duel de gagne-terrain. Avec aux Wallabies l'avantage d'une mêlée destructrice et aux Dragons la suprématie dans les rucks où les avants rouges ont gratté un nombre impressionnant de munitions. Au sortir de cet affrontement, l'Australie rentrait aux vestiaires avec un léger avantage, 9-6, Foley ayant passé ses trois pénalités alors que Biggar connaissait son premier échec à sa 16e tentative depuis le début de la compétition.
Le XV du Poireau avait pourtant laissé entrevoir un rugby de feu durant les première minutes, North, placé au centre, étant d'ailleurs tout près d'aplatir quelques secondes après le coup d'envoi, mais il ne parvenait pas à concrétiser ses temps forts, si ce n'était par la botte de Biggar (5e, 34e). Un temps sur le reculoir, les hommes de Cheika faisait ensuite parler la puissance de leur pack pour user les Gallois et surtout les pousser à la faute. L'impavide Bernard Foley en profitait pour faire gonfler son compteur (25e, 31e, 37e).
L'Australie plus forte dans ses temps faibles
L'ouvreur wallaby poursuivait son festival peu après la reprise (6-12, 51e) et donnait un semblant de confort aux siens. Un confort très relatif puisque, en l'espace de trois minutes, l'Australie perdait son demi de mêlée Will Genia (57e) et son deuxième ligne Dean Mumm (60e), tous les deux exclus temporairement ! Hélas pour lui, le pays de Galles n'allait pas réussir à exploiter cette double supériorité numérique, autant par la faute d'Australiens héroïques en défense que par ses propres maladresses. Ce temps fort mal négocié était bel et bien le tournant du match. Revenus à 15, les partenaires de Folau engrangeaient sur leur première incursion dans le camp adverse et se mettaient définitivement hors de danger (6-15, 73e). Ce qui s'appelle du réalisme. Celui-là même qui leur a permis de battre leur rival du soir pour la 11e fois de suite mais aussi, et surtout, d'éviter l'épouvantail sud-africain en quart de finale.
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