Israel Folau, l'attraction arrière
Un physique à la Jonah Lomu (1m93 pour 103 kilos) et des appuis de ballerine. C'est, schématisée à l'extrême, la définition d'Israel Folau, la dernière merveille du rugby à XV australien. Quiconque l'a vu jouer est forcément tombé sous le charme de cet arrière inclassable, tantôt capable de passer en puissance pure, tantôt auteur de feintes toute en finesse. "On en sait jamais ce qu'il va faire", résumait un jour Yoann Huget, victime comme ses coéquipiers de la magie du numéro 15 des Wallabies. Ce dernier est ce qu'on appelle un surdoué. Dès qu'il est question d'un ballon ovale, il sait tout faire. Il a d'abord commencé le rugby à XIII à 18 ans (élu rookie de l'année pour ses débuts) avant de s'essayer au football australien de 2010 à 2012 pour enfin passer à XV l'année suivante. A chaque fois il a été international pour son pays. Toujours avec la même faculté d'adaptation, toujours avec la même réussite. Un journaliste anglais du Telegraph résumait poétiquement le phénomène en décrivant un "funambule sur le fil du possible évitant des charges impossibles à éviter, voyant des choses qui ne sont pas encore visibles ou se faufilant dans des brèches qui n'existent pas". En Angleterre, le funambule va trouver un chapiteau à la hauteur de son talent.
Un félin au pays des kangourous
"La Coupe du monde c'est définitivement le pinacle", résume le joueur des Waratahs. "Maintenant que le premier match se rapproche, je réalise à quel point c'est un événement énorme. Je n'ai aucune pression et je veux profiter au maximum de chaque opportunité. C'est une compétition qui n'a lieu que tous les quatre ans et de grands joueurs n'ont jamais eu la chance de la disputer. C'est pourquoi je suis si reconnaissant d'être là". Elu meilleur joueur australien en 2014 et 2015, Folau ne demande plus qu'à exploser sur la scène mondiale. Avec l'Afrique du Sud qui apparaît clairement un ton en dessous après la gifle reçue par le Japon et des Néo-Zélandais loin d'avoir été souverains contre l'Argentine, il y a peut-être un sacré coup à jouer pour les Wallabies.
Ces derniers avaient déjà amorcé leur montée en puissance lors du dernier Four Nations et le retour d'un cadre comme Matt Giteau à l'ouverture ne peut que bénéficier à l'audace de Folau derrière. Très fort sous les ballons aériens où sa dextérité et ses qualités physiques (un mètre de détente sèche !) font merveille, il aura, comme d'habitude, toute latitude pour se lancer dans les grandes courses chaloupées qu'il affectionne particulièrement. Les Fidjiens, pourtant grands amateurs de ce genre de chevauchées, apprécieront-ils vraiment ?
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