France - Nouvelle-Zélande, le dernier espoir
L'équipe de France est toujours meilleure lorsqu'elle est dans la peau de l'outsider, dit-on souvent. Si c'est le cas ce soir, personne ne va la reconnaître. Car jamais sans doute les Bleus n'ont semblé autant en manque de solutions pour renverser "l'Everest" néo-zélandais, comme l'appelle Thierry Dusautoir. Un jeu décousu et en manque de continuité, des lignes arrières qui ne font pas la différence, un pack passé à la moulinette irlandaise en 2e période, quel espoir peut entretenir l'équipe de France face aux All Blacks ?
Le passé au soutien
Il ne faut pas chercher la lumière du côté des quatre années écoulées, avec une moyenne de 1.7 essais marqués par match. C'est plus loin dans le passé qu'il faut regarder. En 55 rencontres, l'équipe de France a fait tomber à douze reprises ces Néo-Zélandais, soit 21% de victoires. Ce n'est pas autant que l'Afrique du Sud (38%) ou l'Australie (27%), mais c'est un ratio qui fait rêver bien des équipes sur la planète. Les deux victoires en Coupe du monde (demi-finale 1999 et quarts de finale 2007) pour quatre défaites attestent encore davantage qu'impossible n'est pas français. Mais pour devenir possible, la victoire doit passer par une révolution sur le pré.
"Il faudra être virulent, dès le début", assène Guilhem Guirado, le talonneur tricolore. "Contre l'Irlande, il y a eu beaucoup d'abnégation, de virulence, mais ça ne suffit pas", note Yoann Maestri. "On va essayer de mettre une grosse intensité dès le début pour montrer qu'on est présent. Il faudrait marquer très vite", souligne Wesley Fofana. Pour mettre en place ces intentions, le XV de France a besoin du ballon. Cela n'avait pas été le cas contre les Irlandais la semaine dernière. Et il faudra bien l'utiliser, ce qui n'a été que rarement le cas ces quatre dernières années. Avec la titularisation de Bernard Le Roux en 3e ligne aile, Philippe Saint-André espère avoir placé un joker susceptible de faire basculer la conquête dans le bon sens, alors que celle d'Alexandre Dumoulin au centre doit donner de la continuité et du rebond au jeu offensif.
D'infimes failles
L'espoir de victoire, si minime soit-il, repose aussi sur les quelques carences affichées par les All Blacks depuis le début de la Coupe du monde. Trois cartons jaunes, 80 ballons perdus (soit le pire résultat des quarts de finalistes), une mêlée loin d'être souveraine et privée en plus de l'expérimenté Woodcock blessé, la formation de Steve Hansen n'a pas toujours brillé. Mais elle a mis plus de 170 points en quatre rencontres. Et si les Français ont peur de "prendre une valise", la Nouvelle-Zélande craint l'inattendu. Et les joueurs ont travaillé en conséquence: "Nous devons progresser autour des regroupements et sur les points de rencontre. Nous allons nous focaliser là-dessus", a prévenu le troisième ligne All Black Jerome Kaino.
Les équipes
Nouvelle-Zélande: B. Smith - Milner-Skudder, C. Smith, Nonu, Savea - (o) D. Carter, (m) A. Smith - McCaw (cap), Read, Kaino - Whitelock, Retallick - O. Franks, Coles, Crockett
Remplaçants: Mealamu, Moody, Faumuina, Vito, Cane, Kerr-Barlow, Barrett, S.B. Williams
France: Spedding - Nakaitaci, Dumoulin, Fofana, Dulin - (o) Michalak, (m) Parra - Le Roux, Picamoles, Dusautoir (cap) - Maestri, Papé - Slimani, Guirado, Ben Arous.
Remplaçants: Szarzewski, Debaty, Mas, Chouly, Nyanga, Kockott, Tales, Bastareaud
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