France-Irlande: Les Bleus ont vu leurs limites
L’Irlande, double tenante du titre du Tournoi
Et si les journalistes avaient raison ? Il y a une quinzaine de jours les joueurs de l’équipe de France et leur sélectionneur, Philippe Saint-André s’étaient montrés agacés par le traitement journalistique autour des performances de son adveraire le plus coriace dans la poule D. Pourtant la rencontre entre l’Irlande et la France, a prouvé que le Trèfle était bel et bien supérieur au Coq. Et comment aurait-il pu en être autrement face à une nation qui a remporté les deux dernières éditions du Tournoi des Six Nations ? Pour mémoire, l’équipe de France n’a, à chaque fois, pas pu faire mieux que quatrième au classement final. Une équipe avec des certitudes peut se permettre de perdre Jonathan Sexton et Paul O’Connell dans un match décisif sans que le jeu ne s’en ressente. Si les Bleus ont fait montre de leur force aux plaquages, ils n’ont pas tenu le choc sur le durée, encaissant dix points dans le dernier quart d’heure. Jamais au rendez-vous des demi-finales du Mondial, l'Irlande est sans doute le pays européen le mieux placer pour y accéder cette année. Logique quand on domine l'Europe depuis deux ans.
Une bête noire
Certes, l’équipe de France n’avait jamais perdu contre l’Irlande en Coupe du monde mais ces rencontres remontaient à 2007 (25-3), 2003 (43-21) et 1995 (36-12). Difficile d’en tirer des conclusions. En revanche sous l’ère Philippe Saint-André, les Bleus n’ont tout simplement jamais battu les Verts (deux défaites et deux nuls). Ce bilan négatif est symptomatique d’une équipe de France en difficultés face aux grandes nations du rugby mondial ces dernières années. Aucune victoire contre l’Afrique du Sud depuis 2009, deux victoires contre les Anglais depuis 2012, deux contre l’Australie depuis 2008, quatre défaites de suite face au pays de Galles et aucune victoire sur les Blacks depuis 2009. L’Irlande, par sa conservation du ballon, sa défense plus que solide et sa conquête rodée, ne craint pas une équipe de France de moins en moins imprévisible dans le jeu, contrairement à ce que ses adversaires veulent bien faire croire dans les conférences de presse d'avant-match.
Le jeu tué par l’enjeu ?
Question : est-ce l’enjeu qui a paralysé les Français ou n’est ce pas seulement finalement la suite logique de quatre années d’incertitudes ? C’est bien simple, sur l’ensemble de la rencontre, il n’y a pas eu photo entre Français et Irlandais. La Green Army a avancé de 436 mètres - les Bleus seulement 250 - obligeant les hommes de « PSA » a plaqué deux fois plus (181 dont 22 manqués quand même contre 97 et 11 ratés). Le seul tricolore à avoir surnagé n’est autre que Scott Spedding qui parvient à se glisser dans les joueurs ayant gagné le plus de terrain tout en ayant marqué six des neuf points de l’équipe de France. L’essai de Kearney, tout comme celui de Murray d'ailleurs, est le résultat d'un jeu léché, aux nombreux temps de jeu qui font subir à la défense de longues séquences difficiles physiquement et moralement. Ce qui a fini par payer ce soir au Millenium Stadium de Cardiff. De leur côté les Français n’ont jamais pu imposer ces temps de jeu, trop souvent trahis par leur technique défaillante, surtout en fin de match quand le physique a décliné. La Nouvelle-Zélande, si elle a regardé le match et elle l’a sûrement fait, ne s’en fait sans doute pas trop ce soir quand à sa qualification en demi-finale. Mais l’équipe de France n’est jamais meilleure que quand on ne l’attend pas. Alors…
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