Coupe du monde de rugby : un Mondial sans surprise
Qu’elle ne fut pas la surprise de l’ovalie lorsque, le 29 juillet 2009, l’International Rugby Board (futur World Rugy) désignait le Japon comme organisateur de la Coupe du monde dans dix ans. Car le Japon et le rugby, ce n’est pas franchement l’association première qui vient en tête au moment de parler du pays du Soleil Levant, malgré une participation à tous les rendez-vous mondiaux. Des Brave Blossoms, subsiste principalement le pénible souvenir des 145 points encaissés contre la Nouvelle-Zélande lors du Mondial sud-africain en 1995. Et pourtant…
Seul l'Uruguay...
Une décennie après sa désignation, le Japon s’est hissé en quart de finale de sa Coupe du monde, comme tous les pays hôtes depuis 1987, excepté l’Angleterre en 2015. Et force est de constater que cela n’a rien eu d’une surprise, bien loin du coup d’éclat réalisé contre les Springboks quatre ans auparavant. Si la prestation à Brighton avait marqué l’histoire en 2015, le triomphe de Fukuroi face à l’Irlande a définitivement convaincu que les Japonnais répondraient présents. De quoi lancer le Mondial après l’exploit uruguayen face aux Fidji. Mais ensuite ? Une phase de poule sans relief où les déculottées d'antan n'ont plus lieu d'être. Il aura fallu un typhon pour bousculer le quotidien...
Les Bleus éliminés ? Un moindre mal
Le Japon accompagné de l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Angleterre, la France, le pays de Galles et l’Australie en phase finale, quoi de plus logique que de retrouver sept des huit nations les mieux classées mondialement avant le début de la compétition ? Et finalement, rien d’anormal de voir le dernier carré composé du double champion du monde en titre, des vainqueurs du Rugby Championship et du tournoi des VI Nations, et d’une nation au rugby retrouvé après le fiasco de son Mondial.
L’élimination des Bleus ? Ô combien frustrante mais très certainement un moindre mal. Une copie, si quasi-parfaite soit-elle, ne peut éliminer quatre ans (et même bien plus) de lacunes et de déficit chronique. Une arrivée dans le dernier carré et les instances se seraient gargarisées et certainement menti, paradant devant une Coupe du monde réussie et laissant probablement de côté les maux qui gangrènent l’ovalie hexagonale.
Triomphe du rugby efficace
Le palpitant est monté à l’aube d’une finale avant l’heure entre des All Blacks promis au sacre et un XV de la Rose sur un petit nuage. Et il va sans dire que le succès anglais est apparu comme un coup de tonnerre au regard d’une prestation chirurgicale. Un enthousiasme vite retombé par la victoire à la plus grosse percussion des Springboks pour s’ouvrir les portes de la finale et appliquer une recette un tantinet plus emballante au moment de s’offrir une troisième couronne.
La surprise aurait pu être cette Angleterre muselée et sans génie, et de ne pas voir le rugby le plus léché triompher, comme la Nouvelle-Zélande en avait donné l’habitude. Mais ce sera trop réduire la performance des Boks. Et seule la victoire compte. Et ça, ce n’est pas non plus une surprise.
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