Coupe du monde de rugby : l'Afrique du Sud portée par sa mêlée et sa défense face à l'Angleterre
La percussion a été violente. Si Kyle Sinckler est parvenu à se relever de son choc à la tempe avec l’avant-bras de son coéquipier Maro Itoje, l’Angleterre, elle, est restée assommée. Comme refroidie par la sortie précipitée de son pilier droit (3e), remplacé par un Dan Cole rapidement mis dans le bain. Et au supplice. Alors que Jérôme Garcès ordonne une mêlée pour la reprise du jeu, le pack sud-africain prend le meilleur sur son vis-à-vis. Début d’un long calvaire pour les Anglais. "No scrum no win*", l’Angleterre s’en est faite le parfait exemple.
Cinq pénalités obtenues en mêlées
Pendant une heure, la Rose a été pliée, tordue et a rompu à plusieurs reprises, concédant notamment cinq pénalités dans ce secteur (17e, 24e, 40e, 45e, 48e). Et Handre Pollard a sanctionné trois fois. Une véritable rampe de lancement pour les Sud-Africains. De quoi également museler toute amorce d’offensive adverse, comme lorsque Billy Vunipola a été contraint de sortir le ballon sous pression, n’assurant pas sa passe pour un Owen Farrell sanctionné au sol dans la foulée (8e, 3-0). Les débats se sont rééquilibrés en fin de match. Trop tard. Le mal et l'écart étaient faits depuis longtemps.
Acharnement défensif
La mêlée n’a pas été la seule arme qui fit échouer l’Angleterre pour la troisième fois en finale (après 1991 et 2007). Si l’alignement des Boks est parvenu à récupérer un lancer adverse (15e) et assurer un 6/6 sur ses propres munitions, la force sud-africaine a résidé dans son acharnement défensif avec 154 plaquages réalisés, paradoxalement son plus faible total de la phase finale. Mais avec une redoutable efficacité.
Et comme symbole l’incroyable séquence d’une trentaine de temps de jeu infligée par les Anglais devant l’en-but des Boks à la demi-heure de jeu. L’entêtement du jeu à zéro (ou une) passe n’a pas payé, poussant Ben Youngs à écarter le jeu au large… et faire reculer son équipe de 20 mètres. En n’encaissant que trois points à l’issue de cet effort défensif, l’Afrique du Sud a clairement marqué son territoire et pris un ascendant psychologique dans ce qui fut l’un des tournants de la rencontre (35e, 6-6).
Un signe avant-coureur que l’Angleterre ne rééditerait pas sa performance réalisée face à la Nouvelle-Zélande. Il fallait être plus puissant et tout verrouiller pour être sur le toit du monde. Tiens donc, comme en 2007… Le grain de folie de la fin de match en plus.
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