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Coupe du monde de rugby - Eddie Jones : "On ne pensait pas que l'Afrique du Sud serait meilleure"

Donnée favorite, l'Angleterre s'est lourdement inclinée en finale de la Coupe du monde de rugby face à l'Afrique du Sud (32-12). C'est un XV de la Rose à l'opposé de la demi-finale qui s'est retrouvé sans solution face aux Springboks, laissant rapidement filer le rêve d'une deuxième couronne.
Article rédigé par Maxime Gil
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Impuissante. Eteinte. Muette. L’Angleterre est passée à côté de sa finale de Coupe du monde. Une semaine après une performance majuscule face à la Nouvelle-Zélande, le XV de la Rose n’a pas eu de répondant contre l’Afrique du Sud. C’était pourtant le rendez-vous à ne pas manquer. Les joueurs d’Eddie Jones sont-ils pour autant entièrement fautifs de ce couac ? « Ils étaient trop forts pour nous », a reconnu le sélectionneur après le match. Avaient-ils joué le match avant de sortir du vestiaire ? Possible... « L’Afrique du Sud était meilleure. On ne pensait pas que ce serait le cas, mais ça arrive dans le rugby… » a admis Eddie Jones.

La possession, pas les occasions

Peut-être trop sûre d'elle, l'Angleterre n'est pas rentrée dans le match de la meilleure des manières, se faisant sanctionner au bout de 40 secondes après une faute de Courtney Lawes. Sans conséquence, Handre Pollard ne trouvant pas la cible. Prémices toutefois des difficultés à venir, accentuées avec la sortie prématurée de Kyle Sinckler (3e). Mais l’Angleterre n’y est pas et subit. Sur le premier quart d’heure, l’Afrique du Sud a passé près de la moitié du temps dans les 22 mètres adverses… C’est dire !

Après avoir laissé passer la foudre, la Rose a tenté de reprendre des couleurs. Entreprenante, mais pas incisive. Encore moins dangereuse. George Ford n’a jamais trouvé la solution pour déborder une défense parfaitement en place. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir eu le ballon : l’Angleterre affichait 56% de possession à l’issue de la finale. Mais une stat vient contrebalancer ces chiffres et étayer l’impuissance anglaise : 201 mètres parcourus, bien moins que des Springboks (369) qui avaient pourtant laissé le jeu à leurs adversaires. Symbole d’une attaque muselée par l’agressivité défensive des désormais triples champions du monde.

Indiscipline fatale et fébrilité étonnante

"Quand on a eu des opportunités, on n’a pas su les saisir. On n’a pas su prendre notre chance, surtout en première période", a regretté Eddie Jones, faisant notamment référence au seul temps fort anglais de la partie. A la demi-heure de jeu, l’Angleterre a investi les 22 mètres sud-africains, imposant une séquence homérique de charges au près, flirtant à plusieurs reprises avec l’en-but adverse. Mais jamais le cuir n’a été glissé sur la ligne. Et, après une trentaine de temps de jeu, les futurs vice-champions du monde ont rendu les armes, dépassés par une défense bien plus agressive. Retour sur terre pour ceux qui voyaient déjà ramener un nouveau trophée à la Reine.

Si l’Angleterre a très certainement perdu une deuxième couronne avant le repos, elle a également fait preuve d'une fébrilité étonnante, comme lorsque Maro Itoje s'est fait lober sur un renvoi, surprenant Tom Cury et lui faisant commettre un en-avant, aboutissant à trois points pour les Springboks derrière la mêlée (24e), quelques instants après avoir égalisé (22e). Ou encore lorsque George Ford a vu son jeu au pied sortir directement en touche (27e) après avoir reçu une mauvaise passe de Ben Youngs, ce même demi de mêlée qui avait, plus tôt, servi le juge de touche (11e)...

Le retour de bâton

Le XV de la Rose a également été trahi par son indiscipline (10 pénalités concédées, 6 converties par Pollard), ses énormes difficultés en mêlées et ses quelques errements défensifs (12 plaquages manqués), dont celui d’Owen Farrell aboutissant à l’estocade plantée par Cheslin Kolbe. Cette fois, le centre n'a pas esquissé le moindre sourire narquois. Il est surtout tombé sur une Afrique du Sud restrictive mais terriblement efficace. Et un brin plus humble. Car la « finale avant l’heure » remportée contre les All Blacks n’était pas gage de sacre mondial.

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