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Coupe du monde de rugby à 7 - Montserrat Amédée : "Le meilleur est à venir"

Les Françaises sont devenues, dimanche dernier, vice-championnes du monde de rugby à 7, à San Francisco. Les Bleues ont échoué en finale face aux Néo-zélandaises (29-0), mais ont réalisé un parcours remarquable en sortant notamment l'Australie et le Canada. Montserrat Amédée, grande espoir du Seven tricolore, revient sur l'aventure de son équipe et évoque la suite et les Jeux Olympiques 2020.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (MARK EVANS / AFP)

Vous êtes vice-championnes du monde de rugby à 7. Vous vous attendiez à ce résultat ? 
Montserrat Amédée : "Au bout de la saison qu'on a fait, pour nous, ce n'est pas une surprise. On a réalisé une très belle performance. On est une équipe qui progresse énormément depuis quelque temps. Chaque match, on sait qu'on peut le gagner, on l’a prouvé sur ce weekend de compétition (NDLR : la Coupe du monde de rugby à 7 se déroule sur trois jours), même si en finale, on ne pouvait rien faire. Mais on a su répondre présentes sur l'ensemble du tournoi. "

Y a-t-il des regrets sur cette finale perdue face aux Black Ferns ? 
MA : "Il ne fallait pas qu’on se laisse avoir par leur jeu qui est difficile a arrêter. On a bien défendu mais elles ont très bien joué. Et au final, c'est la meilleure équipe qui l'a emporté. On a quelques regrets en première mi-temps, de ne pas avoir mis plus la main sur le ballon et de ne pas avoir créer assez de situations. Quand l'adversaire nous empêche de nous mettre en place, c’est compliqué. Alors déçue oui mais on est contentes de notre compétition."

Y avait-il une pression particulière au moment d'aborder cette finale ? 
MA : "Sur toute la Coupe du monde, on s'était dit qu’on n'avait pas besoin de la pression, on était "focus" sur le prestation individuelle et collective. Sur ce format de compétition avec que des matches à élimination directe, on n’avait pas le droit à l’erreur. On ne pensait pas aux adversaires. On a battu deux grosses nations : le Canada et l’Australie pour la première fois de notre histoire (NDLR : l'Australie est championne olympique 2016). On a montré beaucoup d’envie, d’émotions sur la Marseillaise. Mais la finale lancée, il fallait tout lâcher pour espérer mettre à mal les Blacks, s'envoyer pour l’équipe et profiter du match. "

Que faut-il pour battre ces Néo-Zélandaises ?
MA : "C’est une équipe qui se connait par cœur, elles sont professionnelles depuis plus longtemps que nous. Ce sont comme des sœurs. Leur état d’esprit leur donne quelque chose en plus peut-être, leur culture aussi. Sur cette saison, elles étaient comme imbattables. Mais je pense elle se feront battre. Pour ça, il faut jouer avec de la vitesse et de la précision sur les attaques, prendre les espaces. Il faut casser leur ligne défensive car elles mettent une grosse pression en montant en sprint. En défense, avoir une bonne défense évidement et récupérer le ballon vite. C’est ce qu’il nous a manqué sur cette finale."

Avec cette performance et votre saison sur les manches des World Series Seven, où vous avez fini troisième nation mondiale, est-ce la meilleure période de l'histoire du rugby à 7 féminin français ? 
MA : "Exactement, on finit troisièmes des World Series, la première fois qu'on fait un podium ! On est semi-pros depuis 4 ans, c’est ce qui est différent des Blacks. On s'entraîne tous les jours ensemble. Mais le meilleur reste à venir ! On n’a pas gagné encore une manche sur le circuit, c’est peut-être notre prochain objectif, dès octobre au Colorado. "

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Vous parlez de votre statut de semi-professionnelles. Les réformes de la Fédération française de rugby en faveur de la professionnalisation des joueuses de Seven sont-elles importantes dans cette progression ?

MA : "Ça nous est très utile. Avec les stages et les rassemblements, c’était compliqué pour les joueuses avant. On n'était jamais toutes disponibles en même temps, jamais au même endroit. Maintenant, on vit ensemble et on joue ensemble tous les jours. Il n'y a que ça qui marche. La fédé a mis en place ces contrats, on est 24 joueuses sous contrat, c’est important pour le rugby à 7. Le président Laporte était présent pour nous encourager à développer le Seven, qui est un sport olympique. On a à cœur de continuer notre progression. On est très heureuses de s'entraîner tous les jours à Marcoussis. On a de bonnes installations. Avant c’était compliqué."

Avez-vous déjà les yeux rivés sur le Jeux Olympiques de 2020 ?

MA : "Dès la saison prochaine même ! Les World Series compte pour la qualification aux JO 2020. Si on finit dans les quatre premières, on est qualifiées pour 2020. Les Jeux 2020 sont déjà dans nos têtes. Pourquoi pas nous ? Notre objectif est d’aller faire un résultat à Tokyo et ça commence dès octobre avec les World series. Il faut marquer les esprits et montrer que la France veut se placer dans les meilleures équipes."

A titre personnel, vous sortez d'une saison faste : vice-championne du monde de rugby à 7, championne de France à XV avec Montpellier et première sélection en XV de France à la Coupe du monde 2017. A 22 ans, quel regard portez-vous sur votre évolution ? 

MA : "C’est génial ! J'ai  commencé le rugby à Agen. Maintenant, je suis à Montpellier et Paris pour le 7, je remercie les gens de m'avoir aidée dans mon parcours. Cette saison, j’ai vécu beaucoup de grandes compétitions. Mais le 7 c’est un sport à part. On part partout dans le monde toute l'année, c’est une vie de sportif de haut niveau. Mais je n'ai pu faire que 8 matches avec Montpellier en XV. Je n’ai pas pu faire les phases finales mais je suis championne de France quand même (Rires). Je suis reconnaissante de tout ça, auprès du club de Montpellier. Je veux continuer et ne pas m'arrêter, je ne demande que ça. Je suis en vacances en août mais il me tarde de repartir à l'entrainement. "

Avec l'objectif JO 2020 mais aussi la compétition avec Montpellier, comment va s'organiser votre prochaine saison ? 

MA : "J’ai pris une décision. C’est une très grosse saison à 7. Je garde la licence à Montpellier mais ils ont compris mon état d’esprit. Il faut passer par la qualification pour les JO 2020. Je ne pourrai pas faire 8 matches comme cette année avec mon club. Le XV c’est pour plus tard. Avec le Seven, ce sont deux sport différents, je me concentre sur le 7 car sinon le rêve olympique peut s’envoler. "

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