Coupe du monde de rugby 2022 : le statut d'outsider des Bleues est "complètement assumé", assure la demi de mêlée Alexandra Chambon
Pour la demi de mêlée de 22 ans, le statut d'outsider "est même un très bon positionnement car on sait qu'on peut y aller sans avoir rien à regretter", a-t-elle confié jeudi.
A 22 ans, elle va participer à sa première Coupe du monde. La demi de mêlée du XV de France, Alexandra Chambon (6 sélections), a expliqué dans un entretien à l'AFP que les Bleues sont arrivées en Nouvelle-Zélande pour y disputer la Coupe du monde avec un statut "complètement assumé" d'outsider. Une situation qui va leur permettre "d'y aller à fond" et de peut-être enfin conjurer le mauvais sort de la troisième place.
AFP : Estimez-vous être des outsiders lors de cette compétition ?
Alexandra Chambon : Oui, clairement, de par nos performances sur la saison qui vient de s'écouler, on arrive avec ce statut et c'est complètement assumé. Pour ma part, c'est même un très bon positionnement car on sait qu'on peut y aller sans avoir rien à regretter. On n'a pas ce statut de leader à tenir, donc autant y aller à fond.
>>> A consulter aussi : Le calendrier de la Coupe du monde 2022 à télécharger
Avez-vous digéré les matchs de préparation contre l'Italie [une victoire et une défaite] ?
Il sont digérés car on savait que c'était des "warm up" [des échauffements], qu'ils étaient là pour nous tester. Après, on a encore en travers de la gorge le fait de ne pas avoir su montrer notre vrai visage. On n'a pas été fidèles à ce qu'on est. Mais ils seront peut-être bénéfiques pour montrer autre chose et prendre notre revanche sur nous-mêmes. Car on est réputées pour être des enragées, des filles qui ne lâchent rien, notamment en défense.
Comment expliquer que la France bute toujours sur la troisième place en Coupe du monde ?
Cela reste une compétition avec un format particulier, il faut que l'équipe ait l'expérience de ces phases finales, sur la longueur, pour aller chercher une belle performance, même au bout du quatrième, cinquième ou sixième match. Il y a aussi une part de psychologie qui est importante : il faut tenir jusqu'au bout, et j'espère que cette fois-ci, ce sera la bonne pour nous. Avec beaucoup de courage et d'ambition, j'espère qu'on brisera ce plafond de verre.
Quelle a été votre réaction à l'annonce de votre présence dans la liste des 32 Bleues pour ce Mondial ?
C'est une sensation difficile à décrire car on attend ça, on se prépare pour, mais quand ça arrive, on se dit : "Bon, ok, c'est bon, j'ai accompli ce premier objectif", mais on se dit aussi : "Il reste la plus grosse partie du travail". Et puis ça a été particulier, car on était tellement contentes d'un côté, mais de l'autre, on savait qu'on laissait en France des filles avec qui on avait tissé des liens. Donc, il y avait un mélange de sentiments dingues.
C'est votre première Coupe du monde : qu'est-ce que cela représente ?
Elle est un peu particulière parce que, il y a un an de cela, si on m'avait dit que j'allais y participer, je n'y aurais pas cru. Je ne faisais pas partie du groupe, elle était prévue pour l'an dernier, et toutes ces circonstances-là, le Covid... Cela a eu des effets positifs pour la jeune génération. Donc, c'est top, c'est plein d'excitation, d'impatience et en même temps, il y a une pression qui s'ajoute. Mais j'ai l'impression que je le vis plutôt bien, je profite et je vais prendre tout ce que je peux prendre.
Quelle est l'ambiance au sein du groupe ?
On a clairement basculé en mode compétition, même si ça n'enlève en rien le fait qu'on soit en mode rigolade à certains moments, car c'est ça qui fera qu'on sera relâchées et en pleine possession de tout ce qu'on veut et sait faire. L'ambiance est donc au travail mais aussi à l'échange car on sait que tous les instants qu'on vit en dehors du terrain nous aideront peut-être à nous faire passer des étapes difficiles sur le terrain. C'est pour ça qu'on aiguise notre sens de la compétition sur [le jeu vidéo] "Mario Kart" (rires) et qu'on essaie de vivre ça comme une aventure humaine.
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