Coupe du monde: 37 appelés, beaucoup de déçus, la liste pour le Japon face à l'inconnue
Plus de mobilité, plus de physique, plus d'initiatives. Ce sont trois des pistes de travail du XV de France à l'heure d'entamer sa ligne droite menant à la Coupe du monde 2019 au Japon. Trois axes parmi d'autres après plusieurs saisons décevantes, et un déficit de victoires qui agrandit toujours un peu plus l'écart entre les Français et leurs rivaux sur la planète ovale. Aujourd'hui 8e nation mondiale, la France sera dans la poule de l'Angleterre (4e), de l'Argentine (10e), des Tonga (13e) et des Etats-Unis (15e). Et seules les deux premières places sont qualificatives pour les quarts de finale.
Une révolution en deux mois ?
Pour faire face à une série de mauvais résultats, Bernard Laporte, le président de la FFR, a décidé de faire appel à Fabien Galthié, Laurent Labit (Racing) et au préparateur physique Thibault Giroud (à la demande de Galthié) pour renforcer le staff. Un trio qui prendra ensuite les reines de la sélection une fois la Coupe du monde terminée, avec l'ajout d'autres techniciens. Jusque-là, ils sont adjoints, ni plus ni moins. Mais l'ancien entraîneur de Montpellier a certainement pesé sur son ancien coach de Colomiers, à l'heure de rayer des noms. La finale du Top 14, et la saison de Toulouse comme de Clermont, ont probablement également joué un rôle à l'heure d'affiner les derniers choix.
Une fois cette liste présentée, il restera une question, la seule: en deux mois, après trois matches de préparation (deux contre l'Ecosse, un contre l'Italie), l'équipe de France peut-elle changer de visage pour faire partie des quatre meilleures nations du monde, après avoir eu du mal à faire partie des quatre meilleures équipes d'Europe depuis deux saisons ?
Quels demis de mêlée ?
Parmi les choix toujours les plus médiatiques, les noms des joueurs dans les lignes arrières. A la charnière, Antoine Dupont, fort du titre de champion de France avec Toulouse, part avec un rôle de favori, avec Baptiste Serin (UBB) sur son porte-bagages. Derrière, l'expérimenté Maxime Machenaud (Racing 92) semble en délicatesse après une saison mitigée avec son club lui qui revenait de blessure. Morgan Parra, forfait pour la finale avec Clermont, avait été écarté du XV de France suite à ses critiques sur son jeu dans le Tournoi des 6 Nations. Peut-il revenir pour compléter le trio des demis de mêlée et ainsi apporter toute son expérience forte de 71 sélections ? Sinon, il y a aussi Baptiste Couilloud (Lyon) et Sébastien Bézy (Toulouse).
Quels demis d'ouverture ?
Pour le choix du N.10, la palette est sans doute moins diverse. Depuis deux ans, 8 joueurs ont été testés par Jacques Brunel. Si Camille Lopez (Clermont) semblait avoir pris quelques longueurs d'avance, ses critiques face au jeu français durant le Tournoi l'ont, comme son coéquipier Parra, mis de côté. Et sa finale du Top 14 ne lui a pas permis de briller. Néanmoins, pas de quoi l'écarter de la liste, comme en 2015. Romain Ntamack, qui avait pris sa suite en Bleu, a fini la saison sur le banc toulousain. Centre ou ouvreur, il est pétri de talent. Difficile de partir à l'abordage d'une Coupe du monde avec un ouvreur de 20 ans pour titulaire, malgré tout son talent. Thomas Ramos, qui a tenu de belle manière ce poste avec Toulouse en finale, pourrait être une option, à 23 ans. L'avantage pour le staff: pouvoir compter sur des demis de mêlée qui ont l'habitude de jouer à l'ouverture, comme Dupont et Parra.
Quels trois-quarts ?
Il y a ceux qui ont brillé durant cette fin de saison. Dans ce rayon, on peut citer les Toulousains Sofiane Guitoune (dont la 5e et dernière sélection remonte à la Coupe du monde 2015), Yoann Huget et Maxime Médard, les Clermontois Damian Penaud et Wesley Fofana. Ceux-là devraient se faire une place au soleil, surtout que les sélectionneurs ont souvent cherché à créer des associations de club en Bleu. Il y a aussi ceux qui ont peu à peu disparu: Alivereti Raka, le surpuissant ailier d'origine fidjienne de l'ASM désormais sélectionnable en équipe de France, plutôt discret depuis son retour de blessure au poignet. Il y a aussi Teddy Thomas (Racing), Geoffrey Palis (Castres) ou Rémy Grosso (Clermont). Les rumeurs font même état d'une non-sélection de Mathieu Bastareaud (RCT), capitaine de l'équipe de France il y a peu, mais dont le profil très physique pourrait ne pas convenir aux nouveaux plans de jeu. Sauf qu'un Bastareaud, il n'y en a qu'un, et s'en passer serait se priver d'une capacité de percussion hors norme, en même temps que d'un gratteur de ballon exceptionnel.
Quelles surprises ?
Comme son nom l'indique, les surprises sont toujours difficiles à annoncer. Mais au vu de la saison du Stade Toulousains, et de leurs prestations sur le terrain, certains hommes en Rouge et Noir pourraient bien créer la sensation de cette liste. Le 3e ligne François Cros ou le talonneur Peato Mauvaka (en tant que 3e talonneur derrière Guirado et Chat), jamais sélectionnés mais présents dans la liste de "65 joueurs suivis", ont le profil idoine pour ce nouveau jeu plus alerte. C'est aussi le cas d'un homme qui a beaucoup oeuvré pour revenir à haut niveau après plusieurs blessures: le 3e ligne Charles Ollivon (RCT). Derrière, exceptionnel également avec la Rochelle, Vincent Rattez pourrait apporter son profil d'ailier de poche pour cette Coupe du monde.
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