Coupe du monde 2019 : Les trois France – pays de Galles qui ont façonné la décennie 2010 des Bleus
2011, demi-finale de la Coupe du monde : Une guerre de tranchées et la France part en finale
Toute ressemblance avec des personnages existants n’est pas si fortuite. L’équipe de France vit une crise de résultat, de confiance et de gouvernance. Les Bleus sont certes sortis des poules, mais ils ont déjà perdu deux matches, dont l’infamante défaite contre les Tonga. Les joueurs ont clairement lâché le sélectionneur Marc Lièvremont, qui les appelle en retour les sales gosses. C’est en autogestion que le XV du Coq se sort les tripes pour renverser les pronostics et l’Angleterre en quart de finale. Rougerie, Parra et consorts doivent ensuite se débarrasser des surprenants Gallois en demi-finale.
La rencontre n’est pas pour les esthètes. La France impose sa défense de fer pour survivre et tient, à défaut de briller. Le XV du Poireau donne un coup de main bien malgré lui aux Bleus dès le début de match. Sam Warburton rentre aux vestiaires dès la 18e minute pour un plaquage mal contrôlé sur Vincent Clerc. Les Tricolores se contentent de miettes, quelques indisciplines galloises, pour grappiller des points (9-3). Même à 15 contre 14, ils finissent par plier sous les coups de butoir adverses, et Pascal Papé laisse filer Mike Philips pour l’essai de l’espoir. Heureusement, les Français seront sauvés par le poteau, repoussant la transformation de Jones. Quelques centimètres suffisent pour décrocher une place inespérée en finale. Sans véritable fond de jeu mais avec des leaders et du caractère, les Tricolores passent par la lorgnette (9-8). Toute ressemblance avec des personnages existants...
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2017, Tournoi des 6 Nations : Le match le plus long pour un immense soulagement
Quiconque a vu ce match, au Stade de France, ou devant son écran se souvient de ce France – Galles 2017. Un match qui restera à jamais dans l’histoire du XV tricolore, voire de l’ovalie internationale, pour son scénario complètement fou. Le Tournoi touche à sa fin et deux équipes cherchent à faire tomber leur bilan du bon côté avec une troisième victoire en cinq journées. Les locaux n’ont plus battu la formation britannique depuis la boucherie de 2011. Mais ils réussissent un bon début de match avec un essai dès la 7e minute. Mais petit à petit, l’essoreuse galloise trouve ses repères et se met en position idéale pour l’emporter en menant 13-18 dans le money time.
Celui-ci va durer une éternité. La France garde la possession du ballon et refuse d’abdiquer. L’arbitre Wayne Barnes, lui, fait durer le plaisir dans un stade incandescent. Le pays de Galles est réduit à 14 à la 82e minute, il est même plus d’une fois proche de craquer et concéder un essai de pénalité. Barnes cette fois ne bronche pas et n’accorde que des pénalités. Les minutes défilent, les mêlées s’enchaînent et le match devient irrespirable. Ce n’est qu’après 20 minutes de temps additionnel que Damien Chouly trouve l’en-but sur une énième poussée. Camille Lopez transforme, les Bleus exultent (20-18). Cette victoire est celle de l’abnégation, du courage, portée par une mêlée alors dominatrice. Presque un autre temps.
2019, Tournoi des 6 Nations : Le choc puis la claque
La France reçoit cette fois le pays de Galles pour débuter son Tournoi des 6 Nations. Les Bleus sont en pleine déconfiture après des résultats inquiétants en test-match, dont un revers face aux Fidji en fin d’année 2018. Même le public n’y croit guère, laissant de nombreux sièges vides dans le Stade de France. La première période donne pourtant tort aux sceptiques. Les Bleus sont conquérants, foncent sur tous les ballons, grattent avec à-propos et ont même les coups de sifflet de leur côté. Morgan Parra maladroit au pied en début de match, Camille Lopez se charge de faire parler son coup de patte pour porter les siens confortablement en tête à la mi-temps, 16-0.
Et puis patatras. Toutes les bonnes intentions, l’envie débordante s’évanouissent. Et les sourires se font la malle, remplacés par une crispation devenue trop habituelle devant les matches des Tricolores. En un quart d’heure, les visiteurs inscrivent deux essais, le deuxième sur une grossière erreur de Yoann Huget. Et à l’heure de jeu, le XV du Poireau passe devant, 16-17. Lopez remet les hommes de Brunel aux commandes, mais George North crucifie le Coq d’une interception d’école, suite à une passe sautée mal maîtrisée (19-24). Les Bleus sont douchés, et pas seulement par les trombes d’eau dans le ciel parisien. Impensable, et difficilement acceptable. Symptomatique surtout des difficultés mentales et techniques d’une équipe en quête d’identité. Et qui devra se souvenir qu’elle a été capable de surclasser les Gallois, en y ajoutant cette fois la maîtrise.
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