Coupe du Monde 2019 : Les équipes fatalistes face à l'annulation des matches
L'annulation des matches Nouvelle-Zélande - Italie et Angleterre - France, programmés samedi pour la Coupe du monde de rugby au Japon, a suscité des réactions contrastées de la part des équipes, partagées entre fatalité, ton martial et volonté de positiver. "Bien sûr nous sommes très déçus. World rugby a pris une décision et on doit l'accepter", a lancé Eddie Jones, le sélectionneur de l'Angleterre qui devait affronter la France samedi à Yokohama, avec en jeu la première place de la poule C.
Dans l'adversité, Eddie Jones a choisi de positiver: "qui aurait pensé que nous aurions deux matches relativement faciles (Tonga et Etats-Unis), un match dur (Argentine) et ensuite deux semaines pour préparer le quart de finale ?" "Donc une part de nous a le sourire, les dieux du typhon peut-être", a-t-il glissé dans un sourire, ajoutant que ce délai supplémentaire lui permettrait de remettre sur pied les blessés (le N.8 Billy Vunipola, le pilier Joe Marler et l'ailier Jack Nowell).
Les Français choisissent le silence
Son adversaire, la France, a adopté un ton beaucoup plus martial. Par la voix de son vice-président Serge Simon, la fédération (FFR) a indiqué prendre "acte" de la décision de World Rugby. "La Fédération française prend acte de la décision de World Rugby" a déclaré Serge Simon à la presse à Kumamoto, lisant le communiqué publié quelques minutes plus tôt par la FFR. Dans celui-ci, la FFR "appelle tous ses supporters à suivre les consignes des autorités locales ou l'ambassade de France et s'associe pleinement à leur déception".
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Serge Simon a ensuite refusé, dans le hall de l'hôtel Nikko, de répondre aux questions de la presse. Il a tourné les talons pour rejoindre le reste de la délégation, parti vers 13h00 locales (06h00 françaises) à bord de deux cars pour Oita, quelque 150 km plus au sud de l'île de Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales qui composent le Japon. Il s'est ensuite exprimé sur Twitter, se montrant un peu plus amène : "Au-delà du sport espérons des conséquences les moins importantes possibles pour le Japon. À nos supporters, respectez les consignes et soyez assurés de notre total soutien". Ni l'entraîneur, Jacques Brunel, ni les joueurs n'ont souhaité s'exprimer sur l'annulation de leur match.
"La sécurité est primordiale"
Les All Blacks, qui devaient eux affronter l'Italie à Toyota, à l'ouest de Tokyo mais également sur la trajectoire présumée du typhon Hagibis, ont eux pointé l'aspect sécurité. "Quand vous êtes face à un typhon tel que celui auquel nous allons faire face, la sécurité est la chose primordiale, il n'y a même pas à se poser de question là-dessus", a souligné le sélectionneur Steve Hansen néo-zélandais, dont l'équipe se retrouve qualifiée pour les quarts de finale sans même affronter l'Italie. A l'annonce de l'annulation, les All Blacks ont pris la direction de l'entrainement. "Quand on nous a dit cela, on ne pouvait pas faire grand chose, a lâché Steve Hansen. Donc on est allés s'entraîner, et puis on est rentrés. Tout le monde savait que c'était une possibilité et tout le monde était au courant de ce qui allait se passer si cela arrivait".
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Le plan de contingences des organisateurs avait été exposé aux équipes bien avant le tournoi. Il intégrait la possible annulation de matches, en cas de circonstances exceptionnelles. L'annulation du match face à l'Italie, qui entérine un résultat nul (0-0), entraîne de facto la qualification des All Blacks et de l'Afrique du Sud pour les quarts de finale. Ces deux équipes devront attendre dimanche et le match Japon-Ecosse pour connaitre l'identité de leur adversaire au prochain tour. Mais cette rencontre aussi est menacée par Hagibis... Faute de match, les Anglais ont eux décidé de mettre le cap sur Miyazaki, pour un camp d'entrainement de trois jours sur l'Ile du Sud (Kyushu). Loin de Tokyo et du typhon.
Avec AFP.
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