Wilkinson, l'assurance tous risques
A l'heure de savoir s'il souhaitait prolonger l'aventure en rade de Toulon, Jonny Wilkinson s'est demandé s'il était toujours utile au RCT. S'il en doutait encore, l'ouvreur anglais s'est rassuré hier. Contre Leicester, Sir Jonny a démontré qu'il n'avait rien perdu de son côté "clutch". Ce sang froid dans les moments chauds qui permit au gaucher de claquer un drop pied droit en finale de la Coupe du monde 2003 face à l'Australie pour envoyer l'Angleterre sur le toit du monde à la 78e minute. Celui-là encore qu'il éprouva la saison passée en demi-finale du Top 14 pour passer la pénalité de la gagne contre Clermont dans les derniers instants.
Boudjellal : "Grand comme James Dean"
Sur la pelouse de Mayol dimanche, l'ancien Falcon de Newcastle ne s'était pas départi de ce mélange entre flegme et talent. Son équipe dans le dur, il concluait les débats d'un magistral drop pied droit, faisant capituler de solides Tigres de Leicester. "Jonny, c'est un mec, quand il aura arrêté le rugby, certains se diront 'moi je l'ai connu', les autres se diront qu'il n'a jamais existé tant il est grand comme James Dean. Et moi, je pourrai dire que j'ai été le président qui l'a recruté", s'est extasié son président Mourad Boudjellal à l'issue du quart de finale de H-Cup.
Meilleur marqueur du Top 14 avec 329 points marqués depuis le début de saison soit 16,5 unités par match en moyenne, Wilkinson est une valeur sûre pour Toulon. Mental d'acier quand le match se tend et se joue, le quadruple vainqueur du Tournoi des VI Nations (dont un Grand Chelem en 2003) est également un gestionnaire hors-pair. Face à ses compatriotes, l'Anglais a parfaitement occupé le terrain adverse en seconde période et réalisé un sans faute face aux perches (6/6 aux tirs au but), passant deux pénalités de plus de 45 mètres. Sans oublier de plaquer. "En défense, il en a encore tué deux ou trois", rigolait Mathieu Bastareaud après la rencontre.
A l'envers en début de match, avec un renvoi directement botté en touche et un en-avant dans ses 22 mètres, Wilkinson s'est remis dans le bon sens à la demi-heure de jeu. L'effet fut immédiat. Mené 0-9, le XV Toulonnais est inexorablement revenu sur son adversaire avant de le dépasser à la 48e minute pour garder la tête jusqu'au bout dans le sillage de son capitaine. "C'était un truc terrible, j'ai vraiment cru qu'on allait perdre. D'abord j'ai cru qu'on allait prendre une correction, puis qu'on allait s'incliner de peu puis, quand j'ai vu la forme de Jonny, j'ai compris que tout était possible", a confié Boudjellal en forme d'hommage.
Un retour à Twickenham
"Je n'ai fait que mon job", lui a indirectement répondu le meilleur marqueur de l'histoire du XV de la Rose (1.179 points). Un travail d'orfèvre de la part du Britannique arrivé dans le Var en 2009. Wilkinson, 33 ans, a décidé de prolonger son bail avec les Rouge et Noir jusqu'en 2014. Son président lui a accordé cette faveur aux conditions qu'il souhaitait. Titré à Newcastle et en sélection anglaise, Sir Jonny aimerait garnir son armoire à trophée dans le sud de la France. Son duel gagné avec Toby Flood, Wilko croisera le fer avec un autre de ses successeurs en sélection nationale lors de la demi-finale. Owen Farrell, ouvreur des Saracens, sait désormais à quoi s'attendre le 28 avril à Twickenham. Dans son jardin, Jonny en a puni plus d'un sous le maillot frappé de la Rose.
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