Lux: "La LNR toutou des Anglais"
Ce n'est pas dans ses habitudes. Généralement, lors de la conférence de presse de lancement de la saison européenne, Jean-Pierre Lux, président de l'ERC, fait dans le banal. Les grandes annonces, ce n'est pas le lieu. Mais cette fois, il n'en va pas de même.
L'annonce de la création prochaine d'une autre coupe d'Europe, avec les Anglais, par les dirigeants de la Ligue nationale française à la veille de cette conférence, l'a fortement "déçu". "La communication est pour le moins irrespectueuse pour les partenaires télés français. Cela manque d'élégance", a-il d'abord réagi, avant de développer ses arguments. "J'ai entendu et lu beaucoup de choses sur les négociations, certaines sont inexactes, voire mensongères", attaque-t-il. Et il note que la Ligue française avait donné à l'ERC une plate-forme pour renégocier la convention voici un an, et que les représentants de l'ERC ont ensuite démarché les fédérations sur cette base. "Mais la Ligue anglaise a refusé de nous recevoir." Et de scander: "Il n'y a jamais eu de discussion. Les négociations n'ont jamais réellement commencé."
La balle dans le camp du médiateur
En cause selon lui: le contrat signé par la Ligue anglaise avec British Telecom pour les droits du championnat mais aussi de la Coupe d'Europe. Or, les droits sont centralisés auprès de l'ERC, et Paul Goze, président de la Ligue nationale de rugby, "a signé au mois de juin un document avec les autres parties sauf la Ligue anglaise, indiquant qu'ils étaient d'accord pour continuer avec une centralisation des droits. Et maintenant, ils suivent les Anglais". Et d'affirmer: "La seule solution pour eux, c'est de faire une autre compétition", assure Jean-Pierre Lux, qui est catégorique quant au positionnement des clubs celtes et italiens: "Lors de la dernière réunion du comité directeur de l'ERC la semaine dernière, les quatre autres pays (Irlande, Ecosse, pays de Galles, Italie, ndlr) ont clairement indiqué qu'ils ne participeront jamais à une telle compétition". "Je ne veux pas aller trop loin, mais la LNR se comporte comme le toutou des Anglais. Quand les Anglais ont besoin de Français pour faire bouger les choses, ils viennent les chercher. Après, quand ils n'en auront plus besoin, ce sera un autre problème."
Avec une réponse aussi cinglante que l'attaque qu'il avait subie, Jean-Pierre Lux et l'ERC maintiennent la tension à un haut niveau. Mais il affirme que "on peut arriver à un compromis", avec l'appui du médiateur (l'avocat Graeme Mew, Ndlr) qui a été nommé voici quelques jours. "Il a besoin de temps pour rencontrer tout le monde. Si certains ne veulent pas venir, ce sera leur problème mais je pense que ce serait une bonne occasion de perdue." Les 23 et 24 octobre, une réunion décisive aura lieu. "Si chacun réfléchit sereinement au problème et permet au médiateur de faire son travail, il faut ce mois pour tout organiser. Tout est possible. Mais si les ligues anglaises et françaises n'y viennent pas, cela voudra dire qu'il y a d'autres raisons que celles invoquées, qu'il y a des raisons de pouvoir."
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