Le Racing 92 pour le 7e ciel chez les Saints
Et si, pour le troisième exercice du duo Laurent Travers - Laurent Labit, le Racing passait enfin à l'attaque ? Quiconque a passé une froide soirée d'hiver à Colombes à égréner les ballons portés, pointer les occasions ratées et se lamenter des scores étriqués ne pourra que se réjouir. Il y a sans conteste un frémissement du côté des Hauts-de-Seine, au point que l'on évoquerait même une montée en puissance, chiffres à l'appui. Après une première saison noire (2013-2014), ponctuée de 32 essais inscrits en 26 matches de Top 14 et un seul bonus offensif pris, le Racing version "Lolo et Toto" a amélioré l'ordinaire l'an passé avec 52 réalisations et 3 bonus. Pas de quoi sauter au plafond ni remplir le désuet Yves-du-Manoir non plus. Surtout si l'on considère que les compteurs bonus sont encore bloqués à zéro cette saison de Top 14.
Mais en Coupe d'Europe, les Ciel et Blanc ont de l'appétit. "On a gagné aux Scarlets avec pas mal d'essais", à savoir 4 (29-12), en novembre, rappelle Laurent Travers. "Il y a du déplacement, c'est ce que l'on veut, pas mal de jeu debout. Ca a été le cas contre Northampton aussi. Il y a plus de vitesse, ça se déplace plus, le jeu est plus aéré", souligne-t-il encore. Encouragés par les évolutions du rugby au niveau international, Travers et Labit ont ainsi demandé à leurs joueurs d'être plus ambitieux dans le jeu. "On a vu à la Coupe du monde que les équipes qui ne jouaient pas ne gagnaient pas ou au mieux gagnaient petit", résume Laurent Travers.
"Prendre des risques"
Selon Travers, ces intentions s'expriment le mieux en Coupe d'Europe, où le Racing "tombe sur des équipes qui mettent plus de volume de jeu, plus de vitesse". "En championnat, les défenses sont plus récompensées que l'attaque", note-t-il encore. "Du coup, on est plus fébrile à l'idée d'attaquer depuis notre camp." Avec l'intégration échelonnée des mondialistes, le Racing compte ainsi mettre de plus en plus d'huile dans ce secteur. "On se retrouve peu à peu et ça devient plus facile de jouer au large, de jouer le ballon partout car on commence à vraiment se connaître", explique l'ailier argentin Juan Imhoff. "Le discours est de prendre des risques et c'est comme ça que l'on va réussir."
Avec ces profils différents et complémentaires à la charnière, en N.9 (Machenaud, Phillips) comme en N.10 (Carter, Tales, Goosen, Dambielle), le Racing dispose en théorie d'une belle palette pour proposer différents styles de jeu et non seulement s'adapter aux conditions, à l'adversaire, mais aussi imposer son tempo. Il est surtout attendu énormément de Carter, l'ouvreur vedette des All Blacks, afin de redynamiser l'attaque plan-plan des Racingmen. Son premier match, face aux Saints le week-end dernier, avait laissé augurer d'un bel avenir. "Mais Northampton sera non seulement revanchard mais jouera sa tête dans la compétition", tempère cependant Travers. "Ca va être un match capital pour eux. Alors, si on arrive à se sortir de ça, c'est que le niveau de notre équipe aura vraiment franchi un cap cette fois".
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