ER Champions Cup : le Racing 92 au pied du mur écossais

Le champion de France va enfin y voir plus clair. Perturbé par le report du match contre le Munster, décidé après le décès d'Anthony Foley, le club basé au Plessis-Robinson s'est ensuite incliné sans bonus défensif à Leicester (27-17), au terme d'une rencontre très terne fin octobre. Résultat, le vice-champion d'Europe est au point mort au moment de recevoir Glasgow à Colombes. "Il n'y a pas de joker", a déclaré mercredi Laurent Travers lors du point presse hebdomadaire. "Le moindre faux pas à domicile et c'est quasiment fini. En ayant perdu à zéro point, on n'a pas le droit à d'autres solutions. C'est une poule très resserrée", a rappelé l'entraîneur des avants. 

Méfiance donc avec les Warriors, en pleine progression ces dernières saisons avec une finale (2014) et un titre (2015) en Pro12, l'ex-Ligue celtique. Les Ciel et Blanc le savent mieux que quiconque: la saison passée, ils avaient perdu à Glasgow (22-5) pour la première fois dans leur épopée européenne. La seconde fois, c'était pour tomber en finale contre les Saracens. Depuis ce match de janvier, les Warriors ont confirmé leurs progrès en atomisant Leicester (42-13) en octobre. "Il ne faut pas oublier que c'est l'équipe d'Écosse qui se déplace", a souligné Travers.

Gros volume de jeu

Avec Greg Townsend, le futur sélectionneur, à sa tête, Glasgow constitue en effet l'ossature du XV du chardon: Stuart Hogg, Alex Dunbar, Finn Russell pour les arrières, Ryan Wilson, Jonny Gray, Zander Fagerson pour les avants étaient par exemple titulaires lors du test-match perdu d'un rien face à l'Australie (22-23). Son classement en Pro12 (6e) est donc trompeur: comme les grosses écuries de Top 14, Glasgow a fait les frais de la tournée d'automne. "Ne tenez pas compte du match le week-end dernier (perdu 15-16 face au Munster), ils avaient fait tourner", estime Travers. "Ils ont 12 ou 13 joueurs en équipe d'Écosse, qui ont fait la tournée. Ils les ont fait reposer pour qu'ils soient prêts pour ce week-end. Ils ont préparé à fond notre match."

"C'est une équipe qui est très dangereuse, très joueuse, qui met énormément de vitesse dans son jeu", analyse l'entraîneur du club des Hauts-de-Seine. "C'est difficile de sortir un joueur dans un tel collectif. Le gros danger que je vois, c'est leur capacité à produire leur volume de jeu. On rencontre de moins en moins, malheureusement peut-être, ce genre d'équipes en Top 14", estime le demi de mêlée Xavier Chauveau, qui débutera sur le banc. Pour franchir l'obstacle, Dan Carter et ses coéquipiers ont désormais quelques certitudes dans leur début de saison flou (8e en Top 14): ils sont désormais au complet et viennent d'arracher un nul convaincant à La Rochelle (23-23). Et sont toujours invaincus à domicile en Top 14. "On sent que le groupe commence à prendre vraiment les repères", s'est réjoui Travers. Bref, il n'y a plus qu'à.

Les équipes

Racing 92 : Dulin - Rokocoko, Laulala, Tuitavake, Imhoff - (o) Carter, (m) Machenaud - Nyanga, Claassen, Lauret - Nakarawa, Carizza - Gomes Sa, Szarzewski (cap.), Ben Arous
Glasgow : Hogg - Seymour, Dunbar, S. Johnson, L. Jones - (o) F. Russell, (m) A. Price - Favaro, R. Wilson, Harley - J. Gray, Swinson - Fagerson, F. Brown, Reid