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Dan Carter, le piston idéal pour le Racing 92

Depuis la saison 2009-2010 et son retour dans l'élite nationale, jamais le Racing 92 n'a semblé aussi fort, et à même d'ajouter un trophée à sa collection. Si le club francilien découvre pour la première fois les demi-finales de la Coupe d'Europe (à Leicester dimanche en direct à 16h15 sur France 2 et Francetvsport), il le doit en grande partie à son nouveau maître à jouer: Dan Carter. Comme lors de son passage à l'USAP, en 2008-2009, le All Black transforme son équipe et ses coéquipiers.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'ouvreur néo-zélandais du Racing 92, Dan Carter, en pleine organisation (FRANCK FIFE / AFP)

"Toute la semaine, il a amené beaucoup de sérénité, d'expérience dans l'approche du match", disait à son sujet Laurent Labit après la qualification de son Racing 92 pour les demi-finales de la Coupe d'Europe, la première de l'histoire du club. Même touché au genou au cours de la première période, Dan Carter a tenu sa place, et permis aux Racingmen de faire tomber le triple champion en titre, le RCT. "Il sait qu'il est important de bien travailler tous les jours mais de ne pas faire trois fois le match dans sa tête avant", ajoutait le technicien.

Bon, mais aussi collectif, partageur et impliqué

Triple meilleur joueur du monde (2005, 2012, 2015), double champion du monde avec la Nouvelle-Zélande (2011, 2015), le All Black est une référence dans le jeu depuis longtemps. Bien sûr, ses coups de pied sûrs apportent des points. Bien évidemment, son sens du jeu est un régal pour les tacticiens. Clairement, sa technique individuelle lui permet de créer des brèches dans les défenses. Mais au-delà de tout ça, il y a son impact sur un groupe. Et c'est cela que Laurent Labit, ainsi que tous les joueurs et l'encadrement Ciel et Blanc, voient chaque semaine au Plessis-Robinson, lieu du centre d'entraînement du Racing, dont les moyens financiers lui avaient pourtant permis de recruter plusieurs belles pointures internationales (Hernandez, Steyn, Nallet, Chabal...) sans avoir de telles conséquences. 

Rigoureux, exigeant avec lui-même et donc avec ses coéquipiers, Dan Carter s'est imposé en douceur, mais avec son autorité naturelle. Arrivé début décembre, après avoir fêté le titre mondial des All Blacks au pays, il a disputé 13 matches, inscrit trois essais (dont le premier contre Oyonnax le 30 janvier un mois et demi après avoir disputé son premier match en Coupe d'Europe face à Northampton le 13 décembre). "Il n'a cherché qu'une chose, se fondre dans le moule, se mettre à disposition de tout le club et des joueurs", disait Laurent Travers, l'autre coach du Racing. "Et après, quand on est le meilleur joueur du monde, il n'y a pas de hasard. Trois fois encore moins. Il voit les choses et analyse (les situations) avant tout le monde. Les Néo-Zélandais, on connaît leur culture. Ils ont besoin de partager, d'échanger, d'être impliqués, sinon ils ont l'impression de ne servir à rien. On connaissait son état esprit". Tout le Racing en profite.

Après le Brennus avec l'USAP, un autre trophée ?

Lors de la saison 2008-2009, il avait déjà tenté l'expérience du Top 14, en s'engageant à Perpignan. L'aventure avait tourné court (5 matches), car l'ouvreur avait été victime d'une rupture du tendon d'Achille. Mais entre les soins et quelques retours au pays, il était resté au club, et était bien présent au Stade de France en ce 6 juin 2009, pour soulever le Bouclier de Brennus après la victoire (22-13) sur Clermont. L'USAP attendait cela depuis 54 ans. A l'époque, tous les joueurs parlaient de son apport sur le groupe, même blessé. A 34 ans, cela n'a pas changé.

En quarts de finale voici quinze jours, face à Toulon, même sur une jambe (ou presque), le N.10 a organisé, joué, et a surtout compté pour un succès arraché dans les dernières secondes (19-16). "Sur des matches comme cela, les joueurs de ce niveau-là, même réduits à 80%, sont importants mentalement pour les joueurs à côté", glisse Laurent Labit. "Il peut y avoir à un moment un fait de jeu, une situation, que lui sera capable de gérer ou pourra rassurer les autres." Utilisé au centre ou à l'ouverture, Dan Carter est indispensable.

Il tentera de le démontrer encore dimanche, sur la pelouse de Leicester, où l'attend Aaron Mauger, ancien coéquipier sous le maillot néo-zélandais et des Crusaders désormais coach de l'équipe anglaise, qui sait l'influence du recordman de points inscrits dans les matches internationaux (1598 points): "C'est une équipe bien équilibrée, dirigée de main de maître par (Dan) Carter qui utilise tous les outils à sa disposition" et "donne le tempo". Avec Dan Carter, le Racing passera-t-il un nouveau cap ce week-end ?

Vidéo: L'interview exclusive à Stade 2 de Dan Carter

VIDEO. L'entretien de Stade 2 avec Dan Carter (version longue)

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