Champions Cup : Toulouse, le patron est de retour au sommet du rugby européen
Vainqueur de La Rochelle en finale, le Stade Toulousain est de retour sur le toit de l'Europe, onze ans après sa dernière couronne.
Il a fallu attendre une génération pour décrocher à nouveau une étoile. Onze ans jour pour jour, une éternité pour le Stade toulousain. Après 1996, 2003, 2005 et 2010, la formation de Haute-Garonne remporte à nouveau la Coupe d'Europe. Ce cinquième trophée répare une décennie d'anomalie pour l'un des clubs historiques du rugby européen. Le voilà à nouveau seul en tête de la hiérarchie de la Champions Cup, quintuple vainqueur.
Pas vraiment déclassé, mais plus vraiment dans le haut du panier, le Stade attendait son retour au firmament avec grande impatience. L'avènement des Dupont, Ntamack et maintenant Lebel soulevait trop de promesses pour ne pas renouer avec un glorieux passé. À Twickenham samedi, être en finale lui permettait de retrouver un peu de sa tradition. Mais pour y adhérer fidèlement, les joueurs d'Ugo Mola se devaient de l'emporter, en particulier contre la jeune première La Rochelle.
Les joueurs du Stade toulousain soulèvent leur cinquième trophée européen dans le ciel de Twickenham. Après 1996, 2003, 2005 et 2010, il y a maintenant 2021 ! #ChampionsCup #SRST pic.twitter.com/x4B1hwEaY5
— France tv sport (@francetvsport) May 22, 2021
Cinquième victoire en sept finales
Après deux demi-finales perdues, la dernière contre le futur vainqueur Exeter en septembre dernier, le club occitan ne pouvait décemment pas laisser filer l'occasion. C'est qu'à Toulouse, on prend très à cœur la maxime "une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne", quatre sur six en Coupe d'Europe avant la rencontre du jour. Et surtout, un sans-faute face à ses compatriotes : en 2003 devant Perpignan, en 2005 devant le Stade français et en 2010 devant Biarritz.
Alors, le Stade toulousain est resté inflexible, sans jamais céder à la panique. Les bizuths rochelais à ce niveau se sont laissés emporter par leurs émotions, manquant de maîtrise à l'image du carton rouge reçu par Levani Botia, ou les deux pénalités concédées en début de match par Uini Atonio. Dans une finale âpre, jouée plus au mental qu'aux qualités techniques, les Toulousains ont vécu leur match comme des patrons.
On ne s'y habitue jamais
Maxime Médardà France Télévisions
Il n'y avait pourtant plus guère que Maxime Médard pour se souvenir de l'ivresse de 2010, de la victoire étriquée 21-19 sur Biarritz qu'il avait déjà vécu dans la peau d'un titulaire. L'ailier aurait bien pu ne garder aucun souvenir de celle de 2021 après le terrible tampon flanqué par Botia à la 28e minute. Mais une fois la frayeur passée, l'international français tenait trop à être ce trait d'union entre les époques du Stade Toulousain, lui l'ancien encore frais comme un gamin au milieu de l'avenir des Rouge et Noir. "On ne s'y habitue jamais. Cela fait 10 ans que l'on n'était pas revenu. C'est magique une Coupe d'Europe."
Cette magie, plus visible dans les yeux des acteurs au coup de sifflet final que durant les 80 minutes précédentes, unit tout un club, où l'Europe fait partie de l'ADN. Ceux qui ont été des succès continentaux sont aujourd'hui de toutes les composantes du club. Le président Didier Lacroix, le manager Jérôme Cazalbou, ou encore Thomas Castaignède, membre du directoire, œuvrent dans les bureaux.
Sur la pelouse, les adjoints Clément Poitrenaud, Jean Bouilhou et Virgile Lacombe entourent Ugo Mola, deuxième homme à remporter la Coupe d'Europe comme entraîneur après l'avoir fait comme joueur lors de la toute première édition, celle de 1996 avec le Stade. Sans même parler de la famille Ntamack, la première à voir le fiston, Romain - meilleur marqueur à Twickenham (17 points) – inscrire son prénom après celui de son paternel Émile.
Briller en Europe est une nécessité au Stade, pas une option. En remportant ce titre samedi, ce n'est pas une boucle qui se referme, c'est un nouveau chapitre d'une riche histoire qui s'ouvre.
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