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Champions Cup - Racing 92: Les signes d'une défaite

Le Racing 92 a perdu sa deuxième finale de Champions Cup en trois saisons, face aux Irlandais du Leinster (15-12) à Bilbao. Une fin de match cruelle pour l'équipe française, trop pénalisée mais surtout trop handicapée par les absences. Au stade San Mamés, dans la "cathédrale du football", la messe semblait dite avant l'heure. Sur le bord de touche, le groupe francilien a vécu très difficilement ce dénouement fatal. Retour sur une fin de journée qui va certainement marquer nombre d'entre eux.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Dan Carter et Maxime Machenaud crispés en tribune lors de la finale de la Champions Cup entre le Racing et le Leinster

Dimitri Szarzewski, Dan Carter, Brice Dulin, Maxime Machenaud. A eux quatre, ils cumulent 260 sélections. A eux quatre, ils forment une expérience incroyable pour un match de haut niveau. A eux quatre, ils faisaient partie de l'équipe-type en début de saison. Mais à Bilbao, ils étaient sur le bord de la touche. Tous blessés. Un manque forcément pour une équipe. Le premier signe d'une faiblesse...

Carter tout en discrétion

Le forfait du Néo-Zélandais n'a filtré qu'une fois le bus du Racing arrivé dans l'enceinte basque. Lui n'est apparu que plus tard, après tout le monde. Discret, il s'est assis sur un siège du banc, répondant avec sourire aux demandes nombreuses de selfies des jeunes supporters. La classe toujours, même en sachant qu'il ne deviendrait pas champion d'Europe sur le terrain. Il sait que son forfait l'a transformé en attraction, mais ne veut pas "voler la vedette" à ceux qui sont sur le terrain.

De demi d'ouverture N.3, Rémi Talès passe donc N.2. Sa semaine l'avait laissé deviner. Au bout de 3 minutes, il passe même N.1. Sur la première offensive des Ciel et Blanc, Pat Lambie, le titulaire, reste au sol. Genou dans la boite à gants. Laurent Travers, l'entraîneur, a aussitôt demandé à l'ancien Castrais de s'échauffer. La malchance s'acharne. Deux minutes après, c'est Virimi Vakatawa qui boite bas, après avoir shooté dans un Irlandais alors qu'il visait le ballon. Joe Rokocoko se lève, mais le centre international français fait un signe rassurant de la main. Bref, le temps n'est pas au beau fixe.

Un temps d'Irlandais

Le ciel espagnol aussi. A la fin de l'échauffement, la pluie s'est abattue. "On dirait que c'est programmé", sourit amèrement Christophe Mombet, responsable du centre de formation du Racing. La veille, il faisait beau à Bilbao. Une demi-heure après la fin du match, le soleil baignait également San Mamès. Mais pendant 80 minutes, c'était un temps d'Irlandais... Bingo pour le Leinster !

La souffrance au bord du terrain

Sur le bord de touche, chacun a tenté de faire face. Brice Dulin a repositionné Louis Dupichot, son successeur au poste d'arrière. Comme sur le terrain, Maxime Machenaud a crié, hurlé, replacé. Le bonnet enfoncé sur sa tête, il a passé 80 minutes à souffler, à souffrir, à mettre sa tête dans ses bras. "Pression, pression", répète-t-il dans ses dents. A un siège de lui, Dan Carter ne se départit pas de son sourire, crispé, car son regard analyse tout. Le match est acharné, l'issue incertaine. A trois mètres de lui, Laurent Travers, assis sur une glacière, façon Marcelo Bielsa. Dans les dernières secondes, il échange des regards avec Maxime Machenaud. Sans un mot. Le destin de ce match n'était plus entre leurs mains depuis bien longtemps. Il leur a filé entre les doigts.

Le Leinster est champion d'Europe. Yannick Nyanga, capitaine courageux, n'en finit pas de pleurer. Teddy Iribaren, qui aurait pu être le héros de cette finale, s'éclipse sur le banc des remplaçants, le visage en sang. Maxime Machenaud vient aussitôt à côté de lui. Battu, déçu, le groupe reste uni.

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