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ASM Clermont Auvergne, la malédiction des finales

L’ASM Clermont Auvergne va disputer samedi contre l’ogre Saracens (France 2 et Francetvsport, 18h) sa troisième finale de Coupe d’Europe après ses deux échecs précédents face au Rugby Club Toulonnais en 2013 et 2015. Les Jaunards, qui ont également laissé filer onze des douze finales du championnat de France qu’ils ont disputées, ne partiront pas favoris contre le club londonien, tenant du titre, qui sait lui comment triompher au plus haut niveau.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Eternel beau perdant, Clermont aura toujours une place à part dans le rugby français qui préfère souvent les héros malheureux aux clubs hégémoniques (Lourdes dans les années 50, Béziers dans les seventies ou Toulouse durant les deux décennies suivantes). Avec un seul Bouclier de Brennus récolté en 106 ans d’histoire, l’institution auvergnate n’a pas garni son palmarès autant qu’elle l’aurait dû. La faute à treize grandes finales perdues.

La cicatrice de 2013

Onze Boucliers de Brennus se sont évaporés entre 1936 et 2015 dont certains difficilement acceptables (1970, 0-3 contre La Voulte, 2007, 18-23 face au Stade Français). Mais le pire reste encore cette finale de H Cup 2013 qui tendait les bras aux partenaires d’Aurélien Rougerie, l’emblématique trois quarts de l’ASM. Après avoir maîtrisé les débats pendant une petite heure, les hommes de Vern Cotter s’étaient inclinés sur un essai en contre de Delon Armitage, et la botte précise de Sir Jonny Wilkinson avait fait le reste (15-16).

Deux ans après, en Champions Cup cette fois, Clermont avait eu l’occasion de prendre sa revanche sur le Ercété, mais les Varois étaient trop forts et trop expérimentés pour ne pas s’offrir le triplé européen tant attendu. Un essai splendide de l’ailier australien Drew Mitchell se jouant de toute la défense jaune et bleue avait plié l’affaire (18-24) au grand dam de la Yellow Army, cette marée humaine qui suit son équipe sur tous les stades d’Europe et sucite la sympathie du monde ovale.

Clermont a déjà battu les Sarries mais pas en finale

Accablé par tant de désillusions, le club le plus régulier du rugby hexagonal sur la dernière décennie peut-il croire en ses chances contre des Saracens qui font la même impression sur les observateurs que le grand Toulon de Wilko et Botha ? Peut-être car il y a des motifs d’espoirs. D’abord, Clermont a déjà battu les Sarries lors d’un gros match (demi-finale de l’édition 2015, 13-9). Même si le club anglais semble beaucoup plus fort qu'à l'époque, il s'agit d'un signe encourageant. 

Ensuite, Clermont a déjà gagné des finales qui comptent même si elles comptaient moins : trois Challenges Yves-du-Manoir, une coupe de la Ligue et surtout le Challenge européen à deux reprises, dont une fois contre un club anglais, Bath, en 2007. Enfin, la finale se dispute à Murrayfield et pas à Twickenham, Dublin, au Parc des Princes ou au stade de France, terrains maudits où Clermont a manqué ses grands rendez-vous. Il ne s’agit là que de superstition mais tout est bon à prendre quand on possède un passif aussi lourd.

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