Toulouse sur le mode All Blacks
Le fait marquant : Toulouse recordman en Europe
Première équipe couronnée sur le plan continental, le Stade Toulousain est devenue la première à être sacrée une quatrième fois en Coupe dEurope. En sortant de sa poule où se trouvaient Cardiff, Sale et les Harlequins, léquipe avait accompagné la bonne série tricolore (Clermont, Biarritz et le Stade Français également qualifiés). Une victoire nette et sans bavure au Stadium face aux Parisiens en quarts (42-16) avant de détrôner le tenant du titre, le Leinster (26-16), et les portes du Stade de France souvraient face au BO. Dans un match acharné, contrairement à leur réputation, cest au pied que les Toulousains ont conquis ce 4e sacre continental, le troisième décroché aux dépens dun club français pour sa septième finale. Comble du bonheur, les hommes de Guy Novès ont pour la première fois pu fêter leur titre à domicile, la finale se jouant au Stade de France.
Le double sans-faute : les All Blacks invincibles au Nord et au Sud
Pas une défaite dans le Tri-Nations, pas une défaite lors de la tournée en terres britanniques pour le 4e Grand Chelem de l'Histoire, la saison post-Coupe du monde a été extrêmement positive pour la Nouvelle-Zélande. Afrique du Sud, Australie, Angleterre, Irlande, Pays de Galles, Ecosse, tous se sont cassés les dents sur le futur hôte du Mondial-2011, déjà bien prêt. Avec un pack retrouvé notamment dans les mêlées fermées, et un jeu de trois-quarts de plus en plus abouti, Graham Henry na connu quune faille, quun seul petit revers durant lannée 2010, lors du match au Japon contre les Wallabies dentre Tri-Nations et tests-matches (26-24). Ils ratent ainsi la possibilité de battre le record absolu de 17 victoires, réalisées en son temps par les Wallabies et les All Blacks. Une défaite en douze matches, personne na fait mieux, mais ce quasi sans-faute ne met que plus de pression sur les Néo-Zélandais pour leur Coupe du monde 2011 dès septembre prochain. Avec un Richie McCaw, capitaine-courage redevenu le meilleur joueur du monde au terme dune saison absolument impressionnante.
La fin de la malédiction : Clermont, un Brennus tant attendu
Dix finales perdues. Jusquà 2010, lASM Clermont Auvergne détenait le record de chute sur la dernière marche. Certains parlaient même de malédiction. Mais à force de sortir la tête basse du Stade de France, notamment trois fois consécutivement (2007, 2008, 2009), les hommes de Vern Cotter ont fini par prendre leur revanche sur le sort, et sur Perpignan qui les avait dominés la saison davant. Alors que Porical avait été le héros de lUSAP en 2009, le collectif des Jaunards a brillé, Nalaga marquant le seul essai du match, Parra étant lartificier en chef (1 transformation et 3 pénalités) et Floch lultime drop libérateur pour toute lAuvergne. Troisième de la saison régulière, vainqueur dans la douleur du Racing-Métro en barrage après une décision litigieuse sur une pénalité, tombeur en prolongation de Toulon avec une décision arbitrale allant encore dans son sens, cétait lannée de Clermont. Un aboutissement pour les cadres emblématiques de ce club (Rougerie, Floch, Vermeulen, Malzieu ).
La gifle : le XV de France contre lAustralie
59-16. Jamais léquipe de France navait encaissé une telle défaite contre lAustralie. Si la raclée reçue a fait couler beaucoup dencre, cest tant en raison de son ampleur que de la faillite collective, déjà aperçue dans des circonstances différentes lors des tests dautomne en Afrique du Sud (42-17) et en Argentine (41-13). En quelques mois, le XV de France a dilapidé le petit crédit né de son Grand Chelem dans le Tournoi des VI Nations de début dannée, qui avait déjà des airs de victoire en trompe-lil tant les rivaux habituels (Irlande, Angleterre) avaient été loin de leur niveau. La solidité collective, notamment au niveau du pack, qui a offert ce 9e Grand Chelem au pays, na été vérifiée que dans le pack le reste de la saison, ce qui laisse bien des questions à quelques mois de la Coupe du monde. Comme souvent, les remises en cause ont été nombreuses comme les attaques médiatiques à lencontre dun staff technique confirmé et apportant toute sa confiance à un groupe et à une méthode. Le Tournoi des VI Nations 2011 sera la dernière occasion de vérifier si les Bleus sont sur le bon chemin ou si la tendance de 2010 se confirme.
La résurrection : Toulon et le Racing-Métro s'en mêlent
Cétait des clubs mythiques des années 80 et 90. La suite a ramené le Racing et Toulon dans lanonymat relatif de la ProD2, avant que Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzeti ne viennent apporter leur puissance financière et leurs habitudes de manager dentreprise. Après avoir ferraillé dans la division inférieure pour arracher le sésame de la remontée, à coups de stars et de bons résultats, les deux clubs ont fini par se retrouver en Top 14. Avec Philippe Saint-André, le RCT a redonné vie à la citadelle de Mayol, léquipe occupant longtemps les deux premières places avant de tomber en demi-finales, en prolongation, face au futur champion de France clermontois. Avec Pierre Berbizier, la fusion salvatrice avec lUS Métro nest quun lointain souvenir et le Racing Métro a été une belle attraction de la saison passée. Le retour de Chabal, larrivée de Steyn, le club parisien a fait de lombre à son voisin du Stade Français et a fait revivre le stade de Colombes.
Le joueur : Daniel Carter
Malgré sa blessure à lépaule qui la contraint au forfait lors des tests dautomne, Daniel Carter est redevenu le meilleur marqueur de points en tests-matches de lHistoire. Avec douze derniers points marqués au Pays de Galles, louvreur a dépassé son rival Jonny Wilkinson (1178 points avec lAngleterre et les Lions britanniques) en atteignant désormais les 1188 points. 29 essais, 207 pénalités, 208 transformations et 2 drops, lancien Perpignanais, qui a débuté sa carrière internationale le 21 juin 2003 contre les Gallois en honorant sa première cape dun essai, six transformations et une pénalité, a laissé loin derrière le mythique Andrew Mehrtens, son prédécesseur qui ne compte « que » 967 points. Avec un tel joueur, capable danimer comme personne une ligne arrière pétrie de talent, la Nouvelle-Zélande pourrait avoir larme fatale pour redevenir champion du monde, 24 ans après le premier dont lextraordinaire Grant Fox était le N.10.
Et aussi
LAviron Bayonnais, malgré des moyens et un soutien sans faille du public, a vécu sa crise, néchappant à la relégation en ProD2 que grâce à la rétrogradation administrative de Montauban, proie de difficultés financières et de guerres politiques. Les Montalbanais disparaissent ainsi du paysage rugbystique de lélite, devant redémarrer en Fédérale 1, avec une autre gloire du passé, Béziers.
Les Blue Bulls ont réalisé un doublé dans le Super-14, en dominant en finale une autre équipe sud-africaine, celle des Stormers (25-17).
Après trois années en purgatoire, le SU Agen a retrouvé le chemin de lélite en finissant en première position de la ProD2, La Rochelle prenant une nouvelle fois lascenseur en parvenant à sortir vainqueur des matches de barrage.
Pour la neuvième fois de son histoire, et la deuxième consécutivement, les Tigers de Leicester sont restés les maîtres du championnat dAngleterre, dominant en finale les Saracens lors de leur troisième finale de suite.
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