Les All Blacks, pour l'histoire et au-delà
Le compte à rebours est enclenché pour les nations du sud: à un an de la Coupe du monde en Angleterre, les quatre puissances voudront s'étalonner. Pour la Nouvelle-Zélande, championne du monde 2011, vainqueur du Four nations 2012 et 2013, il s'agit d'abord de conserver l'incroyable dynamique qui leur a permis d'enchaîner 17 victoires depuis un an et demi. Le chiffre n'est pas anodin: seuls les All Blacks version 1965-1969 et les Springboks 1997-1998 ont réussi une telle série. Pour l'anecdote, c'est la Lituanie qui détient le record mondial en la matière avec 18 succès consécutifs, mais contre des nations de niveau bien inférieur, entre 2006 et 2010.
Les regards seront donc braqués sur Sydney samedi (12h05 françaises), où les hommes de Steve Hansen tenteront d'effacer des tablettes leurs prédécesseurs. Après des débuts cahotants contre l'Angleterre en juin, les Néo-Zélandais ont trouvé la bonne carburation pour réaliser un sans-faute face au XV de la Rose (3 victoires). Avec une ossature solide ces deux dernières années, les Blacks partent en immenses favoris. Mais les Wallabies représentent une vraie incertitude.
Beale ouvreur surprise
Exit la fin de règne morose du sélectionneur Robbie Deans à l'été dernier. L'Australie, reprise en mains par Ewen McKenzie, est en pleine renaissance et a engagé une course contre la montre pour rejoindre le lot des prétendants au sacre mondial. Les Wallabies viennent d'enchaîner sept victoires d'affilée, toutes contre des nations de l'hémisphère nord, en remettant de l'ordre dans son jeu. Et la franchise de Sydney des Waratahs s'est distinguée en remportant le Super 15, face aux Crusaders néo-zélandais. De quoi injecter une bonne dose de confiance avant de se mesurer à l'ennemi héréditaire, tenant depuis 2003 de la Bledisloe Cup, le trophée récompensant l'un des deux voisins au meilleur des trois matchs. Certes, McKenzie doit composer avec bon nombre de blessures, notamment dans le cinq de devant. Mais le poison Israel Folau à l'arrière, l'activité incessante du troisième ligne et capitaine Michael Hooper, la puissance de Wycliff Palu, ou encore le grain de folie de Kurtley Beale, titulaire surprise à l'ouverture, incitent les Blacks à la méfiance.
Les Pumas pour une première
Toutefois, ce sont encore les Sud-Africains qui semblent les mieux armés pour rompre l'hégémonie des All Blacks. L'an passé, leur affrontement en clôture de la compétition avait été un vrai feu d'artifices (38-27 pour les Blacks), probablement le plus beau match de l'année. Si le pack des Boks est communément le plus redouté, il faudra garder un oeil sur les arrières, intéressant mix d'expérience (à l'image du capitaine Jean de Villiers) et de jeunesse (comme l'arrière Willie Le Roux). Avec un peu plus de discipline en défense, les Boks pourraient créer l'exploit et la réception de Richie McCaw et ses partenaires le 4 octobre laisse espérer un nouveau bouquet final.
Enfin, l'Argentine suscite bien des interrogations. Les Pumas seront tout de suite dans le dur en affrontant les Boks à Pretoria samedi (17h05 françaises). Ce sera le premier Four nations du sélectionneur Daniel Hourcade, qui a dû gérer d'importantes dissensions en interne, symbolisées par la non-convocation du deuxième ligne "Pato" Albacete. L'objectif est simple pour les Pumas: remporter enfin un match, ce qu'ils n'ont jamais réussi depuis leur intégration dans le Four Nations en 2012.
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