Four Nations: les All Blacks impitoyables face aux Wallabies
Un peu plus d’un mois après leurs trois tests éprouvants contre ce qui se fait de mieux en Europe, les Lions britanniques et irlandais (une victoire, une défaite, un match nul), les All Blacks ont repris le fil de leur riche histoire en rappelant à qui veut l’entendre qu’ils ont bien deux longueurs d’avance sur la concurrence en ce moment, Angleterre exceptée. Jamais l’Australie n’a pu espéré s’imposer ce samedi à Sydney, subissant durant la majeure partie de la rencontre la marée noire.
Les Blacks tuent le match en une mi-temps
L’Australie attaquait pourtant le match sur de bonnes bases: conservation du ballon, alternance avants trois-quarts, soutien immédiat : les Wallabies poussaient les All Blacks à la faute (Sonny Bill Williams pour être resté au sol après un plaquage sur Arnold) et Bernard Foley ouvrait la marque de près (3-0, 5e). La Nouvelle-Zélande réagissait dans la foulée. Après un coup de pied de dégagement de Foley trop court, les Blacks enchainaient les passes justes pour envoyer Squire à l’essai : Damian McKenzie avait fait la différence au début de l’action avec un franchissement et la passe claquée de l’excellent Kieran Read avait eu raison de la défense jaune (5-3, 10e). Beauden Barrett ajustait la transformation en coin (7-3). Liam Squire, le remplaçant de dernière minute de Jérôme Kaino, venait de confirmer la richesse de l’effectif noir.
Malgré une pénalité de Foley pour réduire l’écart (Franks pénalisé pour avoir poussé en travers en mêlée), les All Blacks enfonçaient le clou à la 18e minute : McKenzie brillait de nouveau sur deux crochets impeccables avant que l’action ne rebondisse sur l’aile gauche pour un essai en coin du véloce Rieko Ioane (18e) qui déposait Folau sur son accélération (6-12).
L'Australie évite la déroute
L’ailier remettait ça trois minutes plus tard : la défense black poussait les Aussies à la faute, Crotty interceptait et servait Ioane qui plongeait dans l’en-but (6-19 après la transformation de Barrett, 22e). Puis c’est Ryan Crotty qui y allait de son essai après notamment une feinte de passe de Moody parfaite (6-26, 28e). Les hommes de Steve Hansen régalaient tandis que les Australiens faisaient peine à voir, débordés par tant de talent. A la 33e, SBW en profitait pour inscrire son 11e essai sous le maillot noir, le premier contre le rival voisin (6-33 après la transformation).
Les Kiwis continuaient d’étouffer leurs adversaires en début de second acte. Barrett arrachait le ballon des mains de Hooper pour s’enfuir avec le cuir avant de servir McKenzie (43e). Ben Smith profitait ensuite d’un bon travail de Squire et d’une passe à l’aveugle d’Aaron Smith (6-54, 48e). Un score ahurissant potentiellement susceptible d’être la plus grosse déroute de l’histoire du rugby australien (pire qu'un 43-6 encaissé en Nouvelle-Zélande en 1995).
Mais les Wallabies avaient au moins le mérite de ne pas lâcher totalement : Rona (52e), Kuridrani (52e) et Beale (62e) redonnaient au tableau d’affichage un air plus crédible (27-54). Les All Blacks commettaient davantage de fautes qu’en première période et les hommes de Michael Cheika revenaient même à 34-54 après un nouvel essai signé Israël Folau sur un contre rondement mené. L’Australie a finalement évité l’humiliation attendue mais il existe toujours un gouffre entre le niveau des deux derniers finalistes de la Coupe du monde. Et il sera difficile à résorber en deux ans.
"Les premières cinquante minutes ont probablement été les plus belles que vous puissiez voir en rugby, mais les trente dernières ont probablement été les plus moches", a estimé l'entraîneur des Blacks Steve Hansen. "C'est évident que notre défense n'a pas été bonne du tout", a résumé le coach australien Michael Cheika à l'issue du match. "Le respect de notre technique de défense et de plaquage en lui-même doit être amélioré." Les 54 856 spectateurs qui ont vu le match peuvent en témoigner.
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