Rugby - FFR : Les nuages s'amoncellent au-dessus de Laporte
Le plus gros nuage au-dessus de l'ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) et secrétaire d'Etat aux Sports (2007-20009) s'appelle l'IGJS : l'Inspection générale de la jeunesse et des sports, chargée par la ministre des Sports, Laura Flessel, de mener une enquête sur les soupçons de favoritisme de Bernard Laporte envers le président de Montpellier, Mohed Altrad. Selon le JDD et L'Equipe, Laporte a appelé le président de la commission d'appel de la Fédération, fin juin, pour qu'elle diminue des sanctions frappant le club héraultais prises en première instance par la commission de discipline de la Ligue. Ceci alors que le groupe Altrad est devenu en mars le premier partenaire maillot du XV de France et qu'il a signé début 2017 un contrat d'image de 150.000 euros avec Laporte. Face à la polémique, le président de la FFR a renoncé à ce contrat.
Il reconnaît par ailleurs avoir appelé le président de la commission d'appel fédérale mais nie toute pression. Et, d'après L'Equipe mercredi, Montpellier a demandé à Laporte, lors d'une réunion au siège du club "autour de la mi-juin" en présence de Mohed Altrad, d'intervenir auprès de la commission pour diminuer les sanctions. Joint par l'AFP, Laporte n'a pas souhaité commenter ces informations pour le moment, renvoyant ses éventuelles déclarations au point presse qui sera organisé samedi à Avignon après l'assemblée générale extraordinaire de la FFR. "C'est totalement faux et diffamatoire", a déclaré de son côté Mohed Altrad à l'AFP.
Recours et déménagement
C'était l'une des promesses du candidat Laporte : mettre un terme au projet de Grand Stade, propriété de la FFR, que l'ancienne direction souhaitait construire dans l'Essonne, pour 600 millions d'euros. Le nouveau président a tenu parole, dès son élection, ce qui pousse les villes de Ris-Orangis, Bondoufle et la communauté d'agglomération Grand Paris Sud à réclamer quelque 50 millions d'euros à la Fédération en réparation du préjudice subi selon elles. Les trois collectivités ont annoncé mardi qu'elles enverraient sous quinze jours une lettre à la FFR pour demander réparation, avant de saisir le tribunal administratif de Versailles d'une requête en plein contentieux si celle-ci ne donnait pas de réponse positive à leur demande dans les deux mois. La FFR a indiqué à l'AFP attendre de recevoir ladite lettre avant de se prononcer.
Un autre Grand Stade s'est invité au menu de la FFR : celui de Lille, renommé stade Pierre-Mauroy, qui devait accueillir le 25 novembre le dernier test-match d'automne du XV de France, face au Japon. Ce sera finalement, le même week-end, la finale de la Coupe Davis France-Belgique, à la demande de la Fédération française de tennis (FFT). Le ballon ovale a donc été prié de laisser place à la balle jaune, un déménagement accepté par la FFR "dans l'intérêt supérieur du sport français". Les Bleus pourraient accueillir le Japon à Lens, distant de quelque 35 kilomètres.
"Pas inquiets du tout"
Laporte a donc vécu un début de semaine agité alors qu'il défendra lundi prochain la candidature de la France à l'organisation de la Coupe du monde 2023, lors d'un "Grand oral" devant World Rugby, la fédération internationale, à Londres. Où ne se rendront pas les deux têtes de l'exécutif, le président Emmanuel Macron et le premier ministre Edouard Philippe. Laura Flessel sera elle présente. L'absence d'Emmanuel Macron, qui enregistrera une vidéo de soutien, avait déjà été évoquée, pour des raisons d'agenda, il y a un mois, alors que celle d'Edouard Phillippe a été annoncée mardi.
Le dossier français peut-il être impacté, alors que World Rugby donnera ses recommandations le 31 octobre avant la désignation, le 15 novembre, du pays organisateur? "Nous ne sommes pas inquiets du tout", a répondu mardi Claude Atcher, directeur de France-2023. Avant d'ajouter: "L'ensemble du tapage médiatique n'a pas fait du bien, mais on s'est concentré sur le factuel de notre candidature."
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