Rugby Championship 2018 : la Nouvelle-Zélande encore et toujours ?
Les statistiques des All Blacks dans cette compétition sont écrasantes : titrés 5 fois en 6 éditions depuis que l'Argentine a été intégrée en 2012, les hommes en noir n'ont perdu que deux matches en 33 rencontres. Ils ne se sont vraiment ratés qu'en 2015 à Sydney (défaite 27-19), alors que la formule spéciale cette année-là (3 journées au lieu de 6), juste avant la Coupe du monde, ne leur accordait aucune revanche. Ce qui ne les a pas empêchés de rafler une seconde couronne mondiale consécutive trois mois plus tard à Twickenham.
L'Australie diminuée
La victoire finale se jouera donc probablement dès samedi à l'ANZ Stadium : les Wallabies, qui sont les derniers en date à avoir battu l'équipe de Kieran Read, en octobre 2017 lors de la 3e manche de la Bledisloe Cup (23-18 à Brisbane), le savent bien. L'Australie n'est pourtant pas dans les meilleures conditions pour réaliser un exploit : privée du pilier Scott Sio et de la paire de centres Tevita Kuridrani-Samu Kerevi, la formation dirigée par Michael Cheika enregistre le retour de blessure du capitaine Michael Hooper et de l'ailier Dane Haylett-Petty, qui manqueront peut-être de rythme.
Surtout, ses derniers résultats n'incitent pas à l'optimisme. Écrasée par l'Angleterre (30-6) et l'Écosse (53-24) à l'automne dernier, l'île-continent a perdu en juin sa série de tests à domicile face à l'Irlande, une première depuis 1979, et ne fait plus aussi peur qu'autrefois. Tout le contraire des doubles champions du monde en titre, qui préparent eux tranquillement la défense de leur titre planétaire à l'automne prochain au Japon. Malgré la vive concurrence à chaque poste, le sélectionneur Steve Hansen ne bouleverse pas sa hiérarchie et il n'est pas certain que l'ouvreur Richie Mo'unga, qui vient de triompher en Super Rugby avec Crusaders, obtienne une chance de supplanter Beauden Barrett.
Nouveau départ pour l'Afrique du Sud et l'Argentine
Sur la ligne de départ, c'est plutôt l'Afrique du Sud qui suscite la curiosité. Un enthousiasme nouveau a porté en juin les Springboks, à la dérive sous Allister Coetzee et qui semblent retrouver des couleurs avec Rassie Erasmus intronisé sélectionneur en début d'année. En devenant le premier à nommer un capitaine noir (Siya Kolisi) et en rappelant certains joueurs évoluant en Europe (Vermeulen, Faf de Klerk, Willie le Roux), l'ancien flanker a réussi ses débuts avec deux victoires sur l'Angleterre (42-39, 23-12). C'est surtout le fond qui a plu à la nation arc-en-ciel: décriés pour leur jeu très physique et parfois soporifique, les Boks ont renversé avec beaucoup d'envie le XV de la Rose et offert du grand spectacle.
Les Pumas ont aussi changé de meneur : exit Daniel Hourcade et son bilan catastrophique (2 victoires en 2 ans), place à Mario Ledesma qui a en quelques mois redonné le sourire aux Jaguars. Sous sa houlette, la seule franchise argentine engagée en Super Rugby a enchaîné 7 succès de rang pour atteindre les quarts de finale. L'ancien talonneur de Narbonne, Castres et Clermont a désormais un an devant lui pour rebâtir une équipe compétitive, capable de rallier le dernier carré du Mondial comme en 2007 (3e) et 2015 (4e).
Son ex-coéquipier chez les Pumas Gonzalo Quesada, nommé entraîneur des Jaguars, sera également son adjoint. Les deux ex-entraîneurs du Stade Français ont déjà commencé à faire bouger la règle interdisant de sélectionner des joueurs évoluant à l'étranger afin de faire revenir les meilleurs éléments partis en Europe : en attendant peut-être Imhoff, Bosch, Cordero ou encore Isa, le pilier des Saracens Juan Figallo sera titulaire samedi à Durban.
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