Rome jette l'éponge pour les JO-2020
Tokyo, Madrid, Istanbul, Doha et Bakou restent en lice pour l'organisation des JO, qui sera attribué le 7 septembre 2013 par le Comité international olympique (CIO). Rome ne reverra pas les JO, comme en 1960. Les exemples d'Athènes-2004 et de l'édition de Londres ont achevé de convaincre le gouvernement de Mario Monti, désigné après Silvio Berlusconi pour tenter de sortir l'Italie de la crise. Lundi soir, l'agence de notation américaine Moody's avait annoncé avoir abaissé la note de solvabilité de l'Italie d'un cran, à "A3". "La Grèce est là pour montrer comment les Olympiades peuvent avoir un impact désastreux sur les comptes publics d'un pays", a expliqué une source gouvernementale à l'agence italienne Ansa. Quant à Londres, le budget de 2,3 milliards d'euros prévu en 2005 a déjà été multiplié par quatre. Le budget de Rome-2020 avait pourtant été revu à la baisse, à 4,7 milliards d'euros.
Des 42 sites nécessaires, neuf seulement étaient à construire entièrement, les autres auraient été rénovés. Avec le Stade Olympique, Rome dispose déjà de l'enceinte principale, classé cinq étoiles (la meilleure note) par l'Union européenne de football (UEFA) et hôte chaque année fin mai d'un prestigieux gala d'athlétisme. Mais "nous ne nous sentons pas capables de prendre un engagement financier qui pourrait obérer les finances italiennes pour des années, a expliqué le chef du gouvernement italien. A un autre moment de notre Histoire, nous aurions pris le risque, mais pas maintenant". Techniquement, M. Monti a donc refusé de donner la lettre d'engagement du gouvernement, indispensable pour adresser sa candidature officielle au CIO.
Les responsables de Roma-2020 se sont pliés à ce choix. "Nous avons perdu une grande occasion, mais nous ne pouvons qu'accepter la décision du gouvernement", a réagi le président du Comité de promotion de la candidature de la Ville Eternelle, Mario Pescante. "Notre projet pour Rome 2020 était très sérieux, mais le gouvernement a été inébranlable sur les comptes", a-t-il expliqué, avouant toutefois avoir "pas mal d'amertume". "C'était une occasion unique, et pas seulement pour montrer aux jeunes que nous avons de grandes ambitions", a-t-il poursuivi.
Le ministre italien du Tourisme et du Sport, Piero Gnudi, a approuvé la décision: "Cela ne veut pas dire que ce gouvernement ne veuille pas promouvoir les valeurs du sport, nous voulons augmenter et encourager la pratique du sport à l'école". Même la légende de l'athlétisme italien, Pietro Mennea, a approuvé le choix. "Il y a des choses plus importantes que les valeurs olympiques. Et je le dis, moi qui ai participé à cinq olympiades et qui crois en ces valeurs", a dit le champion olympique du 200 m en 1980 (Moscou). Le parti de Silvio Berlusconi, le PDL, s'est lui montré critique. "C'est la première grosse erreur de Mario Monti, président du Conseil, a dit le parlementaire Renato Brunetta. Une erreur politique, puisqu'elle annule les efforts de l'Italie pendant toutes ces années pour passer pour un grand pays sur la scène international. Et une erreur économique."
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