Roland-Garros : les 3 raisons de croire en un exploit de Thiem face à Nadal
Jusqu’ici, le parcours de Rafael Nadal dans ce Roland-Garros 2017 ressemble à une promenade de santé. L’Espagnol est déjà dans le dernier carré. Sans avoir transpiré. Dominic Thiem le stoppera-t-il sur la route d’une Decima qui semble lui tendre les bras ? Difficile. Mais pas impossible. Voici pourquoi...
1. Parce que, lui aussi, il trace sa route
Bien sûr, Thiem a passé plus de temps que Nadal sur les courts (9h42 vs 7h53). Bien sûr, il a concédé 39 jeux en 5 matches, quand l’Espagnol n’en a perdu que 22. Mais l’Autrichien peut, lui aussi, se vanter de ne pas avoir cédé le moindre set.
Son tableau de chasse transpire la sérénité :
1er tour : 6-4, 6-0, 6-2 face à Bernard Tomic (1h20)
2e tour : 7-5, 6-1, 6-3 face à Simone Bolelli (2h23)
3e tour : 6-1, 7-6, 6-3 face à Steve Johnson (2h03)
8e de finale : 6-1, 6-3, 6-1 face à Horacio Zeballos (1h39)
Quart de finale : 7-6, 6-3, 6-0 face à Novak Djokovic (2h15)
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Le 6-0 infligé au tenant du titre, dans le 3e set, en dit long. Car même si le Serbe n’était plus dans son assiette, Thiem a bien imposé son rythme. "Il m'a rendu la vie difficile, a d’ailleurs reconnu Djoko. Il imprime beaucoup de lift dans ses coups, il peut jouer de façon très rapide. Il a un jeu complet. C'est très difficile de disputer un match contre Thiem sur terre battue, on perd souvent le rythme. »
2. Parce qu’il a gagné en expérience
Il y a un an, il découvrait le dernier carré d’un Grand Chelem. Et la découverte avait tourné à la déroute : 6-2, 6-1, 6-4, en 1h48 chrono. Thiem n’avait pas existé face à Novak Djokovic.
Depuis, l’Autrichien a gagné en régularité. Il est toujours un solide n°7 mondial. Il a étoffé son palmarès, en s’imposant à Stuttgart, à Nice, à Acapulco puis à Buenos Aires, en 2016. Et à Rio, en février dernier.
Surtout, le voilà à nouveau en demi-finale de Roland-Garros. Du haut de ses 23 ans, Thiem a payé pour apprendre. Il est aujourd’hui un joueur plus complet, plus accompli, plus expérimenté. "L'état d'esprit n'est pas le même qu'en 2016, insistait-il mercredi, après sa démonstration en quart. L'an passé, j'ai joué à la sensation, je n'avais rien à perdre, je ne pouvais que gagner. Cette fois, j'avais envie d'aller loin, mais j'ai plus de choses à défendre."
3. Parce qu’il est le seul à avoir battu Nadal sur terre cette saison
Nadal mène 4-2 dans ses confrontations face à Thiem. Dit comme ça, l’Espagnol possède un avantage statistique certain. Mais pas rédhibitoire. Car à y regarder de plus près, l’Autrichien a de quoi contrarier l’ogre majorquin. Il l’a déjà fait. A Buenos Aires, l’an passé (6-4, 4-6, 7-6), à un moment où Nadal n’était pas encore redevenu Nadal. Et à Rome… il y a seulement trois semaines.
Le 19 mai, Thiem avait surclassé Nadal en deux manches (6-4, 6-3). Ce jour-là, il avait stoppé l’invincibilité de l’Espagnol sur terre battue. Personne d’autre que lui n’y est parvenu cette saison. C’est un argument de poids en faveur de Thiem. Nadal n’a pas pu l’oublier. Même si, face aux micros, il s’en défend : "On peut se pencher sur les statistiques, en parler des heures mais il faut voir le match. Soit on joue vraiment très bien, soit on est dehors, c'est simple, c'est tranchant. Si je joue très bien, je v ais avoir une bonne sensation et je vais arriver à la finale. Si je ne joue pas bien, je serai dehors." Ce serait un tremblement de terre.
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