Roland-Garros : Kenin domine Kvitova et rejoint la finale
Ce n'est pas une spécialiste de la terre battue, elle n'avait même jamais atteint un quart de finale sur cette surface avant cette édition, et pourtant c'est tout sauf une surprise de retrouver Sofia Kenin en finale de Roland-Garros. L'Américaine a le jeu et le mental pour y briller. Il suffisait juste de patienter un peu. Cette fois c'est la bonne et cette place en finale vient récompenser l'une des joueuses les plus régulières d'un circuit où il n'est parfois pas facile d'établir une hiérarchie distincte. Si elle l'emporte samedi face à Swiatek, Kenin se hissera à la 3e place mondiale. Et vu l'ambition affichée de la jeune femme, cette marche ne serait certainement qu'un promontoire.
Voir sur Twitter
Sofia Kenin c'est tout l'aplomb de l'Amérique. La joueuse de l'oncle Sam débarque sur le court avec toute l'énergie et la confiance en soi nécessaires et gare à celle qui voudra se mettre sur son chemin. Kenin exsude la rage de vaincre et ne craint pas de le montrer en manifestant bruyamment sur chaque point important gagné. Petra Kvitova, de haut d'une expérience pourtant supérieure, s'est-elle laissée impressionner ? En début de match c'est fort probable en tout cas.
La Tchèque a à peine le temps de respirer que la voilà déjà menée 4-1. En face c'est un rouleau compresseur qui ne rate rien, joue long et distribue côté revers. Les coups à plat de Kvitova, d'habitude dévastateurs, lui reviennent comme un boomerang. Mais la tête de série numéro 7 n'est pas du genre à s'écrouler. Elle revient de trop loin pour ça.
Quitte à commettre la faute, elle appuie encore plus ses coups. La défense de Kenin, pourtant impeccable, ne peut pas la sauver à chaque fois et Kvitova refait un de ses deux breaks de retard. On se dit que la machine est lancée mais, au courage et à la tactique, l'Américaine va réussir à suffisamment varier son jeu pour maintenir son avantage jusqu'à la fin de cette première manche, bouclée en 38 minutes sur un retour trop long de la double vainqueur de Wimbledon.
Un tennis scientifique
La seconde manche est tout aussi indécise, les points et les jeux étant tous acharnés. Au service massue de Kvitova, Kenin répond par des caresses amorties et, à 2-2, l'Américaine produit son effort. Elle se bat sur chaque balle, glisse en extension pour tout ramener du bout de la raquette et ça paye ! Vaincue par une telle résistance, Kvitova cède son engagement et une bonne partie de ses espoirs.
Ce n'est pas pour autant gagné pour Kenin, régulièrement agressée sur une seconde balle beaucoup faiblarde à ce niveau. Mais la science du déplacement et du contre de la native de Moscou lui permettent de maintenir la barre. Terre (battue) en vue, elle ne lâchera pas. Tout juste montre-t-elle ses premiers signes de nervosité au moment de servir pour le match à 5-4. Rattrapée par l'enjeu, elle déjoue pour la première fois de la partie et permet à son adversaire de recoller.
Fausse alerte pour son clan. Elle n'a pas joué aussi bien pour flancher au moment fatidique. Elle remet donc aussitôt le bleu de chauffe et rejoue les lignes avec une précision diabolique. A grands renforts de "come on" retentissants, la prodige de 21 ans rebreake aussitôt et, sur un dernier coup droit dans le couloir, se hisse en finale de son premier Roland-Garros où elle partira favorite face à Iga Swiatek. Mais ça n'a pas l'air d'être le genre de la maison de s'embarrasser des étiquettes...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.