Roland-Garros : Djokovic, Murray, Wawrinka, l'année d'après
L'intraitable loi du classement ATP. Où comment passer du trône au tréfonds en un rien de temps. Andy Murray l'a appris à ses dépends. Le Britannique, écrasant leader de la planète tennis en 2017, est aujourd'hui 45e mondial. Qui aurait pu parier il y a un an qu'il serait aujourd'hui coincé entre Robin Haase et Yuichi Sugita ? Sans doute personne. La répétition des blessures et la cruauté du classement ATP en ont décidé autrement.
Surtout, la chute libre va continuer. Forfait pour cette édition, le demi-finaliste sur l'ocre parisien en 2017 va concéder 720 points supplémentaires. Après la quinzaine, il pourrait pointer au delà de la 120e place mondiale. Un gouffre colossal. En comparaison, Roger Federer n'avait perdu "que" 14 places (de la 3e à la 17e) pendant sa coupure de juillet 2016 à janvier 2017.
Murray, objectif Wimbledon
Mais l'essentiel n'est pas là pour"Angry Murray". Opéré de la hanche en janvier, il n'a plus joué officiellement depuis... Wimbledon 2017. Sa reprise, qui devrait avoir lieu la semaine prochaine en Angleterre, vise un objectif : être sur le gazon de Wimbledon, chez lui, en juillet prochain.
“Quand on subit une blessure comme ça, on réalise combien ça nous manque de jouer, combien c'est important. J'aime la pression, j'aime la compétition.", racontait l'Ecossais au Washington Post. Après 41 semaines passées numéro 1, l'heure est à la chute pour Murray. Mais sa mise au vert pourrait bien le faire renaitre.
Djokovic, lueur d'espoir
Son dauphin en 2017, Novak Djokovic, se porte mieux. Actuel 22e mondial, le quart de finaliste à Paris l'année dernière est en phase de reprise, après avoir stoppé sa saison suite à son élimination à Wimbledon en 2017. Sur courant alternatif, le Serbe va pourtant dans la bonne direction, comme en atteste son 3e tour encourageant à Monte-Carlo et surtout sa récente demi-finale à Rome, perdue face à Rafael Nadal. Rien de déshonorant, donc.
"J'ai vu quelques-uns de ces matchs cette année et je l'ai vu jouer ici et selon moi, c'est sa meilleure semaine. Il n'a pas seulement bien joué contre moi, mais aussi contre Kei (Nishikori), ou Ramos. C'est toujours un défi de jouer contre lui. ", commentait l'Espagnol, octuple vainqueur à Rome.
Tête de série mais au delà de la 20e place, Djokovic sera à coup sûr l'épouvantail du tableau. Il pourrait même bouleverser le court de cette édition 2018 puisqu'il pourrait - déjà - retrouver Rafael Nadal en début de deuxième semaine.
Wawrinka, le brouillard
Reste Stanislas Wawrinka. Peut être le cas le moins lisible des trois. Murray vise le gazon, Djokovic est de retour, c'est acté. Et Wawrinka ? 25e à l'ATP, juste derrière Djokovic, le Suisse a repris la semaine dernière à Rome après presque trois mois de pause, pour une défaite en deux sets secs face à Steve Johnson, 47e mondial. Engagé à Genève cette semaine, "pour faire plaisir au public", le Vaudois se sait sous pression : 3e mondial lors de sa finale à Roland-Garros l'année dernière, il est de ceux qui ont le plus de points à défendre.
Une sortie de route prématurée pourrait le pousser au delà de la 100e place mondiale, un statut indigne de son talent. Mais l'hypothèse n'est pas à exclure. Le Suisse doute, manque de forme et de confiance. Certains pourraient profiter de la bête blessée pour s'offrir le scalp d'un ténor du circuit. Mais attention. En avançant dans l'ombre du tableau, le "Djoker" et "Stan" pourraient bien se mettre en confiance et retrouver la ferveur d'Auteuil. Et là, la bête blessée pourrait inquiéter beaucoup de monde.
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