Roland-Garros: Djokovic devant Nadal
Djokovic a un tableau progressif
Le numéro 2 mondial peut remercier Rafael Nadal de lui avoir offert un bon tirage. Contrairement au Majorquin qui devrait affronter en suivant Almagro, Ferrer (ou Dimitrov), et logiquement Wawrinka en demi-finale, Novak Djokovic paraît assez protégé à l’heure d’entamer son 10e Roland-Garros.
Avec le Portugais Souza (42e mondial) comme premier adversaire, puis des rencontres programmées face à Chardy (ou Gimeno-Traver), Cilic, Tsonga et Federer, le Belgradois peut monter en puissance progressivement. Ca peut faire la différence en fin de tournoi surtout si Nadal sue sang et eau pour éliminer les terriens de sa partie de tableau. Le temps passé sur le court par les deux finalistes n’est toutefois pas une garantie de victoire.
Djokovic postule à la victoire depuis trois ans
Il y a clairement deux périodes dans la carrière de Novak Djokovic. La première, à la fin des années 2000, voit le Slave se placer parmi les meilleurs joueurs du monde avec quelques résultats probants (victoire à Melbourne en 2008) notamment à Paris (quart de finale en 2006 contre Nadal puis deux demies consécutives les deux saisons suivantes, toujours face à son bourreau). A l’époque, personne n’est en mesure de contester l’hégémonie de l’Espagnol sur sa terre fétiche.
Le tournant se situe lors de l’édition 2010 : Nole s’incline en quart contre Jürgen Melzer après avoir mené deux sets à rien. Il n’a pas tenu la distance physiquement. Il trouve la solution à ses pépins physiques dans le fameux régime sans gluten qui lui vaut en partie sa fabuleuse année 2011 (Petit Chelem). Sans un très mauvais début de match contre Roger Federer lors d’une demi-finale d’anthologie, qui sait s’il n’aurait d’ailleurs pas battu Nadal en finale ? Il venait de le dominer lors des finales de Madrid et Rome…
Djokovic a pris la mesure de Nadal
Bien sûr, c’est facile à écrire alors que personne ne s’y attendait après la finale de l’US Open bouclée victorieusement par un extraordinaire Nadal en septembre dernier. Mais la manière avec laquelle Djokovic a repris le dessus sur le numéro 1 mondial en dit long sur l’avantage psychologique qu’il peut en tirer. Victoires à chaque fois en finale, à Pékin (6-3, 6-4) et au Masters de Londres (6-3, 6-4) fin 2013, à Miami (6-3, 6-3) fin mars, et à Rome il y a huit jours (4-6, 6-3, 6-3) en donnant l’impression que le sort du match dépendait uniquement de lui. Dès qu’il a réglé son problème de longueur de balles pour faire baisser son nombre de fautes directes, le Serbe a pris le dessus sur Nadal, privé il est vrai de son coup droit lasso.
Non content de tenir la fameuse diagonale des revers, Djokovic s’est aussi doté ces derniers temps d’un coup droit fulgurant très difficile à remettre. Il lit le jeu adverse mieux que personne. En 2012, il ne fût pas loin de recoller à deux manches partout lors d’une finale pluvieuse (et disputée sur deux jours). Et personne n’a oublié son manque de réussite l’an dernier lorsqu’il heurta le filet après avoir claqué un smash qui lui offrait une balle de 5-3 dans le cinquième set. Alors, dominer le roi au meilleur des cinq actes sur la terre parisienne reste le défi ultime pour tout joueur de tennis, et jusqu’ici, seul Soderling l’a fait contre un Nadal diminué (en 8e de finale en 2009). Mais Djokovic n’a jamais paru si proche de déboulonner la statue du commandeur.
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