Robben et Messi, les artistes en berne
A mille lieues du festival offensif de la veille (7-1) entre des Allemands déchaînés face aux pauvres Brésiliens, les stars de la seconde demi-finale ont semblé jouer avec le frein à main. Les défenses ont sans cesse pris le dessus et le spectacle s'en est forcément ressenti. Et le match qui a accouché d'un triste 0-0 n'a désigné un vainqueur que via les tirs au but. Durant les 120 minutes de jeu, ceux qui sont considérés comme les deux meilleurs joueurs du tournoi ont été quasi invisibles. Il faut dire que les deux hommes ont fait l'objet d'une surveillance très rapprochée, constamment pris entre deux joueurs.
Balle de match Robben à la 90e
Robben, qui a sans cesse changé de côté pour tenter de trouver de l'espace, a souvent buté tantôt sur Marcos Rojo, tantôt sur Martin Demichelis quand ce n'était pas Javier Mascherano qui venait tacler, voire même prendre de vitesse le Néerlandais. L'ailier du Bayern n'a quasiment pas touché le "Brazuca" durant les 45 premières minutes. Frustrant. Auteur de trois buts et d'une passe décisive depuis le début du tournoi, Robben n'a pas eu la même influence mercredi que lors des matches précédents. A la 90e, il aurait toutefois pu propulser les siens au paradis en s'infiltrant dans la défense sud-américaine mais l'excellent Mascherano est parvenu à le contrer in extremis. Ses équipiers ont semblé s'en remettre à lui durant la prolongation en lui confiant régulièrement le ballon mais après les 120 minutes du quart de finale face au Costa Rica, la fraîcheur lui a manqué.
Messi a lui demandé beaucoup de ballons mais sans en faire forcément bon usage. Que de pertes de balles et de mauvaises passes inhabituelles! Ce n'était pas du grand Messi. Son coup franc au quart d'heure était bien trop mou pour inquiéter le gardien Jasper Cillessen.
Enfermé par cinq défenseurs
"La Pulga" s'est employée à user la défense néerlandaise, notamment Bruno Martins Indi parfois obligé de commettre la faute et averti peu avant la pause, avant de quitter ses partenaires à la pause. Mais les Néerlandais ont tenu. "On joue contre l'Argentine, pas contre Messi", avait déclaré Louis van Gaal mardi. Reste que le sélectionneur néerlandais avait mis en place un schéma destiné à ce que le N.10 de l'Albiceleste touche le moins possible le ballon. Messi, quatre buts depuis le début du tournoi, a été remarquablement tenu hors du match par les défenseurs durant 120 minutes. Pas né de la dernière pluie, Van Gaal avait pris ses précautions avec cinq défenseurs et deux milieux défensifs.
"Lionel Messi a réussi de grandes choses en club. Il a tout gagner avec le Barça alors qu'il en va différemment avec l'Argentine. Je crois qu'il veut changer cela", avait redouté le sélectionneur néerlandais mardi. Auteur d'un des quatre tirs au but réussi, Messi est à une finale d'y parvenir. Mais il devra montrer un autre visage face à l'Allemagne
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.